Les deux camps menacent de recourir à la violence pour atteindre chacun ses objectifs Le Mouvement de redressement a annoncé la tenue d'une conférence nationale du Mouvement qui regroupera entre 1500 et 2000 participants dans les prochains jours. La crise que vit le FLN risque de prendre des tournures dangereuses. Galvanisés par l'éviction du secrétaire général du parti, du gouvernement, les membres du Mouvement de redressement multiplient les démarches et voient que la fin de Abdelaziz Belkhadem est plus que jamais inéluctable. Les deux camps menacent de recourir à la violence pour atteindre chacun ses objectifs. Le coordinateur national du Mouvement de redressement, Abdelkrim Abada, a annoncé, hier lors d'une réunion des coordinateurs des wilayas du Mouvement tenue à Draria (Alger), la tenue d'une conférence nationale qui regroupera entre 1 500 et 2 000 participants dans les prochains jours. Craignant l'empêchement par la force de la rencontre, M.Abada a demandé aux coordinateurs de wilaya de préparer la rencontre et de prendre toutes les précautions, y compris sécuritaires, pour faire face à une éventuelle attaque des baltaguia qui pourraient être mobilisés par Belkhadem pour perturber la conférence. «S'il faut utiliser la force pour nous défendre et nous protéger, nous le ferons», a-t-il martelé. L'orateur a rappelé les scènes de violence ayant émaillé la dernière session extraordinaire du Comité central où, pour s'imposer, Belkhadem a dû utiliser la force pour dégager l'estrade de l'hôtel El Marsa de Sidi Fredj pour entamer les travaux. Le SG du parti a également menacé, à l'occasion de l'université d'été du FLN tenue il y a quelques jours à Tipaza, d'utiliser la force pour se défendre. La réunion d'hier était une occasion pour les redresseurs de tomber à bras raccourcis sur l'ex-président de l'APN, traité de tous les noms. Abdelkrim Abada l'a accusé de vouloir recruter des candidats pour les élections locales du 29 novembre prochain en dehors des structures du parti. Il a appelé de ce fait les redresseurs à brasser large dans la base militante, demandant l'occupation des mouhafadhas et des kasmas du parti dans les différentes wilayas du pays. «Si vous pouvez récupérer les mouhafadhas et kasmas, récupérez-les et utilisez-les pour vos activités», a-t-il dit, précisant qu'il n'est pas en train de les inciter à squatter ces structures en usant de violence. Pour les candidatures à ces élections, le porte-parole du mouvement, Mohamed Seghir Kara, a indiqué que le mouvement ne participera pas en tant que tel, laissant le choix aux militants de prendre des initiatives dans ce sens. Revenant sur les circonstances de la tenue de la session extraordinaire du CC, M.Abada a indiqué que cette session est illégitime et que le SG est illégitime, rappelant que la confiance lui a été retirée. Il a annoncé, dans ce sens, que les contestataires ont déposé une plainte pour invalider la session. Poursuivant son réquisitoire contre Belkhadem, il a nié que le mouvement de redressement est à l'origine de la rumeur faisant état de la démission du SG du FLN ainsi que de celle sur la mort prétendue du chef de l'Etat. «Belkhadem n'est pas capable de démissionner car la démission est un acte des grands comme Mehri et Benflis...», a-t-il dit avant d'estimer que la fin de Belkhadem est très proche. «Bien que le président lui ait retiré le burnous, il s'accroche», a ajouté M.Abada qui accuse Belkhadem d'avoir fait du FLN «la risée de tout le monde» avec ses pratiques qui encouragent la corruption. L'orateur a cité le recrutement de l'ex-député indépendant, Mohamed Djemaï, actuellement président du groupe parlementaire du FLN. La crise de l'ex-parti unique promet d'autres rebondissements.