L'avant-projet de loi de finances pour 2013 a été examiné et approuvé hier en Conseil des ministres. Très attendu, le projet de budget pour le prochain exercice est bien loin de proposer un plan de rigueur, encore moins d'austérité comme cela fut évoqué au lendemain de la chute des cours pétroliers en deçà de la barre des 90 dollars. Le texte propose cependant un budget prévisionnel allégé, voulu plus digeste pour les équilibres du Trésor avec des coupes franches dans les dépenses d'équipement et une légère réduction de celles destinées au fonctionnement. Ainsi, la LF 2013 prévoit un niveau de recettes de 3820 milliards de dinars pour 6737,9 milliards de dinars de dépenses. Il faudra donc encore une fois miser sur un nouveau déficit budgétaire à couvrir par le Fonds de régulation des recettes. Cela n'empêche pas de deviner l'empreinte d'une inquiétude sur l'évolution de la conjoncture économique, non seulement par la légère réduction des dépenses, mais aussi l'évocation d'un nécessaire assainissement des comptes spéciaux du Trésor. Dans le détail, le budget 2013 prévoit 1590,1 milliards de dinars contre un peu plus de 2800 milliards de dinars en 2012. Au titre du fonctionnement, les dépenses publiques passent de 4925 milliards de dinars prévus par la LFC 2012 à 4335,9 milliards pour l'exercice 2013. Une légère baisse que l'on pourrait expliquer par le versement des rappels au titre des régimes indemnitaires, dépenses qui ne seront naturellement pas reconduites en 2013. Pour le reste, il est admis que les dépenses de fonctionnement sont difficilement compressibles dans la mesure où elles sont essentiellement dédiées aux salaires et aux transferts sociaux. Aussi, au motif de garantir la paix sociale quel qu'en soit le prix, une réduction des subventions est aujourd'hui écartée, même s'il est clair qu'il est difficile de voir l'effort financier public en la matière aller plus loin. D'ailleurs, le communiqué de la présidence de la République met l'accent sur l'inflation, reprenant les propos du président Bouteflika qui, dans son intervention, a insisté sur «la nécessité de protéger les avantages résultant de l'effort financier de l'Etat sur la rémunération des fonctionnaires et agents du secteur économique» en veillant «à contenir l'inflation à des niveaux tolérables par le biais d'instruments de politiques monétaire et budgétaire en phase avec une croissance de la production». Une action, dit-il, qui «doit être soutenue par une gestion rigoureuse des circuits de distribution et par l'organisation des marchés au niveau local, régional et national dans le but de préserver le pouvoir d'achat du citoyen». Notons enfin que le texte ne comporte aucun nouvel impôt ni augmentation d'impôt ou taxe. Le communiqué des services de la Présidence évoque également une série de mesures législatives au profit de l'investissement, notamment pour la réduction de la pression fiscale, l'encouragement de l'investissement, la simplification et l'assouplissement des procédures fiscales et douanières ainsi que la lutte contre la fraude fiscale.