La rentrée scolaire commence très mall Malgré les assurances du nouveau ministre de l'Education nationale, les choses se compliquent sur le terrain. Les enseignants n'en peuvent plus. La surcharge des classes, tant dénoncée par les syndicats, sème la pagaille dans les établissements scolaires. A peine une semaine après la rentrée scolaire, enseignants et parents d'élèves montent au créneau. La semaine dernière, c'étaient les parents d'élèves qui manifestaient contre la transformation d'une école primaire en annexe de lycée à Bab Ezzouar. Hier encore, un arrêt de travail de deux heures a été observé par les enseignants des lycées d'Alger-Ouest en signe de solidarité avec leurs confrères du lycée Chahid Mustapha Ourrari à Birkhadem, en grève depuis la rentrée ; ces derniers demandent le départ de leur directrice. «Les enseignants de ce lycée ont exigé, l'année dernière, le départ de cette directrice. Faute de quoi, ils entameront une grève illimitée dès la rentrée scolaire», souligne Messaoud Boudiba, chargé de communication du Cnapest. Même son de cloche du côté d'Alger-Est. Les enseignants du lycée de Dergana ont tenu un rassemblent devant la direction de l'éducation d'Alger-Est. Ils sont restés jusqu'à 13h pour revenir bredouilles. Ils ont demandé vainement une audience au directeur de l'éducation d'Alger-Est. «Le directeur (de cette académie, ndlr) est au courant de nos problèmes depuis l'année dernière qu'on se plaint de l'insécurité dans notre lycée», regrette Bahia Mecheti, présidente de la section syndicale du Cnapest. Cette enseignante de langue arabe revient sur les raisons qui ont poussé ses collègues à investir la rue. En plus de l'insécurité, les enseignants du lycée de Dergana déplorent la surcharge des classes et le manque d'encadrement administratif. «Sur 1700 élèves, seuls 300 sont inscrits jusque-là (une semaine après la rentrée). Les élèves arrivent le matin et rentrent dans les classes sans savoir s'ils seront classés dans le même groupe ou pas. Les classes de terminale comptent 45 élèves. Dans les classes de langues, on trouve plus de 45 élèves. La surcharge existait bien avant dans notre établissements», témoigne Mme Mecheti. Contacté par nos soins, Messaoud Boudiba qualifie l'attitude des responsables de la direction de l'éducation d'Alger-Est de «provocation». Et de préciser : «Les enseignants du lycée de Dergana se sont déplacés pour rencontrer le directeur de l'académie. C'est lorsqu'on leur a dit que ce dernier est absent qu'ils décident d'observer un sit-in.» Ce dernier affirme que le coordinateur du Cnapest de la wilaya d'Alger allait rencontrer, hier après-midi, le directeur de l'éducation en vue de discuter des problèmes de ces enseignants.Les responsables au niveau du ministère de l'Education nationale reconnaissent, certes, la surcharge des classes, mais dans 10 wilayas seulement. Les syndicats, à l'instar du Cnapest, estiment que le problème de la surcharge existe à travers tout le territoire national, remettant en cause les chiffres avancés par leur tutelle. D'après les dires d'un syndicaliste de Boumerdès, dans certains établissements, les élèves n'ont pas encore commencé les cours. Questionné au sujet des écoliers en bas âge mêlés aux lycéens, seule solution retrouvée jusque-là à la surcharge des classes, le chargé de communication du Cnapest propose la séparation des lycéens des élèves du primaire. «Il faut une annexe qui aura une entée à part et une cour isolée de celle des écoliers du primaire, c'est faisable», suggère M. Boudiba, qui appelle les enseignants à faire preuve de patience pour gérer la situation qu'il qualifie de «complexe». Ce syndicaliste lance également un appel aux parents d'élèves pour insister sur le renforcement en matière d'encadrement, notamment le recrutement d'adjoints de l'éducation ainsi que la présence de l'administration dans ces annexes.