Peut-on contribuer à l'émergence de l'Afrique à travers l'énergie ? La problématique a été posée hier au cours de la Journée parlementaire panafricaine tenue au Conseil de la nation. Le Nepad avait déjà tracé une politique énergétique pour consolider les relations entre les pays africains. Les gouvernements algérien et nigérian misent surtout sur le projet de gazoduc « trans sahran-gas Pipeline » pour intensifier la coopération algéro-africaine. Ce projet, d'une valeur de 7 milliards de dollars, permettra, d'après Chekierd Hocine, vice-président Sonatrach, d'alimenter des zones dépourvues d'infrastructures gazières, comme le centre et le nord du Nigeria, le Grand Sud algérien et le Niger, ainsi que d'assurer une couverture partielle du déficit gazier de l'Union européenne à l'horizon 2015. L'Afrique représente, pour Sonatrach, une région stratégique pour développer ses activités internationales. L'entreprise algérienne est déjà présente dans de nombreux pays africains, à l'exemple de la Libye, de la Tunisie et du Niger. Une implantation qui n'est, aux yeux des responsables africains, pas encore suffisante. Le directeur exécutif de la commission africaine de l'énergie (AFREC), docteur Hocine El Hag, a plaidé hier en faveur d'un partenariat algéro-africain axé sur l'énergie. « Il faut africaniser l'industrie pétrolière. La diversification de l'énergie mènera forcément à l'intégration de l'Afrique », assène-t-il. Selon Djamel Bekkouche, directeur business développement à la Sonatrach, l'Afrique a produit en 2004 environ 9250 millions barils/jour de pétrole, soit 11,5% de la production mondiale contre 7% dans les années 1990. Pour ce qui est du gaz, les réserves africaines (7,8% des réserves mondiales) sont détenues par quelques pays qui disposent de l'infrastructure adéquate pour l'exploitation et la commercialisation, à savoir l'Algérie, le Nigeria, l'Egypte et la Libye. Même si la terre africaine est riche en gaz, seulement 1% de la population africaine - situé pour la plupart en Afrique du Nord - en bénéficie. Pour remédier à cette situation, un business plan, indique M. Bekkouche, été établi, focalisant le déploiement de Sonatrach vers les régions de l'Afrique du Nord, les pays du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest. Au total, une enveloppe de 100 millions de dollars est réservée annuellement, d'après le conférencier, à l'évaluation et la maturation des projets, dont les trois quarts sont dédiés à la région Afrique. Le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, s'est, pour sa part, vanté du nouveau cadre législatif qui régit le secteur des hydrocarbures en Algérie. Il a cité également le rôle de l'Algérie dans le domaine énergétique au plan africain, notamment à travers les accords signés avec plusieurs Etats africains, en plus de la prise en charge de la formation de nombreux cadres africains, dont certains occupent actuellement des postes de responsabilité dans ce secteur.