Par petites touches, la Ligue nationale de football (LNF) dessine les nouveaux contours de la relation clubs-joueur à travers la mise en œuvre d'un contrat-type qui clarifie les rapports entre les deux entités citées. Il faut dire qu'à l'heure où ces lignes sont écrites, la voie est encore loin d'être (bien) balisée. Elle est plutôt ouverte à toute forme d'abus, essentiellement de la part des clubs. Sans aller jusqu'à dire que la réglementation actuelle est obsolète, il y a lieu de reconnaître qu'elle ne répond plus aux normes en vigueur dans les pays où le football est une institution. De toute façon, la Fédération algérienne de football (FAF) devait, un jour ou l'autre, harmoniser sa réglementation avec celle de la FIFA et de la CAF, aux quelles elle est affiliée depuis l'aube de l'indépendance. La mise en conformité des textes de la FAF avec ceux de la FIFA et de la CAF sont une nécessité en 2004. C'est d'abord un signe fort en direction de ces deux fortes institutions avec lesquelles, il faut le dire, l'Algérie a eu maille à partir en différentes circonstances. La FAF et la LNF, fatiguées par les problèmes que charriait chaque saison la réglementation, via la mauvaise foi de certains dirigeants, l'incompréhension des textes de la part d'une frange de « bénévoles » accrochés aux basques des clubs, ont jugé qu'il était temps de mettre de l'ordre une fois pour toutes. Sans surprise, la partie incriminée est restée muette. Le contrat-type qui lui a été soumis depuis des semaines pour enrichissement siffle dans les tiroirs du sommeil du juste. Après une longue attente, la ligue nationale a décidé de surseoir à sa mise en route. Mieux encore, elle l'a retiré de la circulation pour mieux l'adapter à la réalité de notre football, avant de le proposer aux clubs pour une seconde lecture avant application. Ce contrat est une aubaine pour les joueurs qui doivent la saisir au vol. Il aurait été souhaitable qu'ils soient rassemblés dans une organisation qui défende leurs droits matériels et moraux. S'ils partent en rangs dispersés, ils resteront des proies faciles pour ceux qui font la pluie et le beau temps au niveau des clubs. La Ligue nationale de football a décidé, une fois pour toutes, de s'installer dans le rôle de véritable arbitre de la partie que se livrent, chaque saison, les joueurs et les clubs. La nouveauté dans le nouveau contrat, c'est sans nul doute l'obligation faite aux clubs et aux joueurs de déclarer leurs revenus. Ainsi, les joueurs acquierront définitivement le statut de salarié qui leur ouvrira droit à tous les avantages liés à cette qualité. C'est une normalisation qui mettra les footballeurs à l'abri de tous les aléas liés à l'abus des clubs, des présidents, ou ceux liés aux blessures. Mieux encore, à partir de la fin de l'année 2004, tous les joueurs sous contrat seront définitivement fixés sur la durée de leur engagement contractuel. Il n'y aura plus de litige comme ceux qui ont alimenté la chronique cet été (affaires Zaoui, Maouche, Zmit...). En janvier, la Ligue nationale de football a publié la durée de tous les contrats des joueurs non amateurs. Un procédé qui mettra un terme définitif à la surenchère sur le dos des joueurs. Il était temps de mettre de l'ordre dans les affaires de libération et de qualification des joueurs.