Un hommage a été rendu hier à Krim Belkacem par les associations Tharwa N'krim Belkacem et les Amis de Krim, à Tizi Ouzou, à l'occasion du 44e anniversaire du cessez-le-feu entre l'Armée de libération nationale (ALN) et l'armée coloniale, survenu le 19 mars 1962. Au village natal du héros, à Tizra Aïssa, dans la commune Aït Yahia Moussa, ont eu lieu une exposition de photos, un recueillement à la mémoire du martyr et autres témoignages d'anciens membres de l'ALN, tandis qu'à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, une conférence-débat a été animée par le docteur Maïz, membre fondateur du MDRA, en 1967, avec Krim Belkacem et Slimane Amirat. Le conférencier a axé son intervention sur le parcours héroïque qu'a mené le signataire des Accords d'Evian, Krim Belkacem. Concernant l'affaire de l'assassinat de Abane, qui demeure l'épisode le plus noir de la guerre de Libération nationale et à laquelle le nom de Krim a été toujours associé par certaines parties, le conférencier déclarera clairement que « Krim Belkacem n'a été ni le responsable ni le commanditaire de l'assassinat de Abane Ramdane ». Toutefois, a-t-il ajouté, « Krim a assumé la responsabilité de cet acte pour ne pas tomber dans le jeu des clans qui complotaient déjà pour la prise du pouvoir à l'indépendance ». L'orateur se demandera ensuite, « pourquoi accuse-t-on Krim du moment que tout le monde sait que Abane a été assassiné par Boussouf ? » Le docteur Maïz est revenu longuement, lors de sa conférence, sur les circonstances qui ont mené à l'assassinat de Krim Belkacem le 18 octobre 1970 à Frankfurt. A cet égard, il déplorera que « tous les récits qui évoquent Krim s'arrêtent à la période d'avant l'indépendance, comme si le feuilleton du héros se termine avec la crise de l'été 1962 ». Il déplore que « le combat d'opposant que Krim a mené de 1962 jusqu'à sa mort soit occulté ». Pour faire la lumière sur l'assassinat de l'ancien ministre des Affaires étrangères du GPRA, le docteur Maïz dira qu'« il faut commencer par ceux qui ont instauré la cour révolutionnaire d'Oran en 1969, qui a condamné à mort Krim Belkacem ainsi que tous les militants du MDRA ».