La Commission nationale des œuvres sociales des travailleurs de l'éducation dénonce les embûches «voulues par des parties occultes» pour entraver l'activité de la commission de gestion des œuvres sociales et le recensement du patrimoine passif et immobilier du secteur. Lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, le président de cette commission, Abderrahmane Belmechri, accuse les membres de l'ancienne structure de gestion des œuvres sociales de bloquer le processus de fonctionnement de la nouvelle commission et le ministère de «fermer les yeux sur ces pratiques». Plus de six mois après son installation, la Commission nationale des œuvres sociales peine à s'installer réellement au niveau des wilayas. Au niveau de 13 wilayas, les commissions ne disposent même pas de siège ; dans 22 autres, elles ne sont pas encore installées. Ces structures permettent aux commissions de wilaya d'effectuer leur mission de gestion, conformément aux décrets exécutifs 82/179 et 82/303 définissant les fonctions de ladite commission. «Même au niveau national, la tutelle traîne à installer la structure de gestion, appareil essentiel pour le fonctionnement de la commission», explique M. Belmechri, qui s'interroge sur «les motivations réelles de ceux qui bloquent cette installation» et souligne que «des parties occultes paralysent le travail de la commission dont les membres sont élus par les travailleurs du secteur». M. Belmechri ne veut accuser nommément personne, mais explique volontiers que «le travail de la Commission toucherait des privilèges de responsables de la centrale syndicale, dont plusieurs auraient bénéficié de voitures et autres avantages appartenant aux travailleurs de l'éducation». Les différentes correspondances officielles adressées au ministère de l'Education nationale n'ont abouti à rien. «Une demande d'audience envoyée depuis 10 jours au ministre de l'Education n'a reçu aucune réponse», ajoute le président de la commission. Pour ce qui est du patrimoine des œuvres sociales, la Commission l'évalue à 661,5 milliards en 2010, dont 80% ont été dépensés. En 2011, son montant est de 693,729 milliards. Malgré le gel de ces œuvres sociales le 30 juin 2010, des fonds ont été dépensés jusqu'à décembre de la même année, explique le conférencier. Concernant le patrimoine passif et immobilier, la Commission de gestion des œuvres sociales attend les résultats du travail de la commission gouvernementale chargée de le recenser. «Il s'agit de connaître les montants réels laissés dans les comptes des anciens gérants et des biens immobiliers appartenant aux travailleurs.» Les membres de la Commission comptent «durcir le ton» pour inciter les responsables concernés à appliquer la réglementation et lever les blocages dont elle fait l'objet. M. Belmechri conclut : «Nous faisons appel à nos partenaires parmi les syndicats pour faire respecter le choix des travailleurs qui ont opté pour la centralisation de la gestion de leur argent.»