Des dizaines de milliers de croyants, membres d'une secte musulmane d'origine indienne non reconnue par l'Islam orthodoxe, ont commencé à converger hier vers le village de Tilford, dans le Surrey, à l'est de Londres, pour écouter des discours et des prêches appelant à un djihad pacifique contre les extrémistes et fondamentalistes « qui ternissent l'image de l'Islam ». La doctrine d'Al Ahmadia, la secte en question qui revendique des centaines de milliers de membres à travers le monde, est considérée comme incompatible avec les préceptes de l'Islam. Rafiq Hayat, l'émir de la branche anglaise de la secte, estime que dans les pays occidentaux, « il existe une méconnaissance et des conceptions erronées de l'Islam. Nous devons joindre nos efforts pour lutter contre ces tares et notre message principal est un message de paix ». Rafiq Hayat s'explique : « Nous appelons au djihad pour gagner les cœurs et les esprits et persuader les gens, à travers nos actions, que l'Islam n'est rien d'autre qu'une religion de paix. » « Il est de notre devoir, dit-il, de libérer l'Islam de la rhétorique des imams extrémistes et ignorants et ceux qui les suivent aveuglement. » A cet égard, Rafiq Hayat appelle « les musulmans de bonne foi à s'opposer à ces fanatiques en démontrant de manière pratique que l'Islam est une religion d'amitié et non d'hostilité ». La croyance fondamentale d'Al Ahmadia est basée sur le fait que Mohamed n'est pas le dernier Prophète à avoir été envoyé sur Terre pour guider l'humanité. La secte croit en revanche que le dernier prophète était Mirza Ghulam Ahmed, qui est apparu au Penjab, dans le nord de l'Inde en 1889, une croyance évidemment considérée comme blasphématoire par l'Islam orthodoxe. Al Ahmadia est la plus vieille organisation musulmane de Grande-Bretagne et a construit, en 1913, la première mosquée dans le pays, à Putney, un quartier situé à l'ouest de Londres.