La Fédération algérienne des handicapés mène un travail de sensibilisation sur l'importance de la vaccination des enfants pour les protéger de certaines infirmités. Prévenir certains handicaps chez les enfants suite à des affections graves est aujourd'hui possible. Le moyen thérapeutique, à travers la vaccination, existe, soulignent les spécialistes et la recommandent. Tel était le thème, hier, lors d'une journée de plaidoyer organisée à l'Institut national de santé publique (INSP) à Alger par la Fédération algérienne des handicapés intitulé «La vaccination, un moyen d'éviter un handicap», notamment la lutte contre une forme de méningite. Cette journée s'inscrit dans le cadre de sensibilisation sur la prévention, le dépistage et la prise en charge précoce des déficiences de l'enfant à la demande des familles d'enfants victimes de séquelles de la méningite, a précisé Mme El Mamari, présidente de la Fédération algérienne des handicapés, qui a lancé un appel aux pouvoirs publics et à la communauté médicale pour qu'ils prennent conscience qu'«on peut arrêter le processus infernal de production d'enfants handicapés et arrêter de croire que ces handicaps sont inéluctables», a-t-elle souligné, avant de préciser que l'objectif de sa Fédération est d'intervenir en amont afin d'éviter que des handicaps surviennent à la naissance et faire un plaidoyer pour que des mesures urgentes soient prises. Elle cite, entre autres, la vaccination, l'éducation thérapeutique, la prévention des infections en milieu hospitalier, la surveillance au moment de l'accouchement, etc. «Tout cela pour que la naissance soit un bonheur et non pas un drame», a-t-elle ajouté, en signalant que les handicaps sont très lourds et la prise en charge demeure très insuffisante dans notre pays. L'introduction du vaccin contre le pneumocoque, le principal germe en cause dans les méningites du nourrisson, est aujourd'hui recommandée. Les spécialistes et la FAH demandent son introduction dans le calendrier vaccinal. Pour le professeur Arada Sakina, chef d'unité de néonatalogie au service de pédiatrie à l'hôpital Parnet à Alger, les infections causées par le pneumocoque sont aussi à l'origine d'une morbidité importante, notamment des méningites et des otites qui peuvent laisser des séquelles invalidantes chez les jeunes enfants. «La méningite provoquée par ce germe demeure la plus fréquente et la plus grave. La vaccination reste le moyen le plus efficace de prévention pour réduire ces handicaps d'autant que beaucoup de pays l'ont introduite dans leur calendrier vaccinal et l'OMS la recommande afin de réduire la mortalité, un des objectif du millénaire», a-t-elle précisé. Et de souligner que la contrainte chez nous demeure le coût de ce vaccin. «Mais, il y a lieu de signaler que des études pharmaco-financières qui ont été faites au Canada et en Malaisie sur le rapport coût et bénéfice sont en faveur du bénéfice lorsque l'on sait que le coût de la prise en charge des séquelles est nettement supérieur à celui du produit lui-même.» Le professeur Jean-Paul Grangaud, pédiatre, estime que la vaccination a montré son efficacité ; preuve en est que l'introduction chez nous, en 2008, du vaccin Hib contre l'infection à hemophilus a induit un gain de deux points sur la mortalité. Interrogé sur l'ampleur de ces handicaps, le professeur Grangaud affirme qu'il n'y a pas de référence statistique sur le nombre de handicaps causés par la méningite. Il recommande, par ailleurs, la mise en place d'un consensus sur les causes de handicaps, le développement des moyens pour intervenir, procéder aux évaluations et enfin renforcer les compétences dans les laboratoires.