La télévision numérique terrestre ne devrait pas tarder à s'implanter dans nos foyers. Du moins, le projet n'est pas à écarter si l'on se réfère à l'initiative de l'ENTV, qui organise, en collaboration avec la TDA et au niveau de son siège, deux journées d'étude sur la question avec pour titre « La TNT, un enjeu pour l'Algérie ». L'atelier, qui a débuté hier après-midi, a pour objectifs de comprendre les enjeux de la TNT dans leur dimension politique, technologique et stratégique et d'examiner l'évolution technologique de la radiodiffusion et ses principaux axes de développement. Pour se faire, les organisateurs de ces deux journées d'étude ont invité des experts, notamment du groupe TDF (France) et de l'UER (Suisse). Daniel Sauvet-Goichon, qui travaille en même temps dans les deux groupes, a pour tâche d'expliquer les fondements de la TNT. Et d'abord, la définition de la TNT. L'appellation « télévision numérique de terre (TNT) » recouvre une mutation technologique qui étend le principe de la numérisation du signal à sa diffusion par voie terrestre, sur le modèle utilisé par les réseaux câblés ou les bouquets satellitaires. En d'autres termes, c'est un mode de diffusion terrestre dans lequel les signaux vidéo, audio et de données ont été numérisés, puis ordonnés dans un flux unique, avant d'être modulés puis diffusés, donc, transportés jusqu'au téléspectateur via les ondes électromagnétiques. Outre les qualités d'image et de son reconnues au numérique, la TNT permet la multiplication du nombre de chaînes émises par voie hertzienne terrestre. Alors qu'en mode analogique, seules quelques chaînes sont censées être réceptionnées en mode numérique, les réseaux de fréquences autorisent la réception d'une trentaine de services de télévision à vocation nationale. Reste à savoir comment la chose est envisagée dans un pays où le champ audiovisuel reste totalement verrouillé ! Un pays où on aspire juste à quelques chaînes hertziennes et où le rêve de la TNT n'est pas encore formulé ! On risque donc de recevoir les trois « programmes » de l'Unique en mode numérique bien avant de bénéficier de l'ère de la multiplicité des chaînes à vocation nationale, un peu comme placer la charrette avant les bœufs...