Depuis au moins trois ans, le Festival Aïssa Djarmouni, chantre des Aurès, n'a pas eu lieu. Profitant de la visite de travail et d'inspection à la wilaya d'Oum El Bouaghi de Mme la ministre de la Culture, un responsable d'une association culturelle a émis le vœu pour que soit institutionnalisé ledit festival, étant entendu que c'est la seule manifestation artistique dont peut s'enorgueillir la région. Certes, les six éditions du festival qui ont eu pour cadre la ville d'Oum El Bouaghi, durant les années précédentes, se sont laborieusement tenues. N'empêche, elles ont permis au public féru de chanson chaouie d'apprécier les tubes des jeunes artistes, venus de toutes les régions d'Algérie, particulièrement des Aurès. Pour ne pas déroger à la règle et pour que ne sombre pas dans l'oubli le barde des Aurès, en l'occurrence cheïkh Aïssa Djarmouni, un colloque a été initié en son honneur, l'an passé. Cela étant, il est d'ores et déjà question de réhabiliter la mémoire du chantre en institutionnalisant son festival, de sorte que son organisation soit confiée à des professionnels de la culture. Par ailleurs, tout un chacun souhaite que le festival soit un beau prétexte pour moderniser la chanson chaouie, comme l'ont fait Dihia, Aïchi et maintenant le chanteur de Batna Katcho. En s'inspirant du répertoire légué par Aïssa Djarmouni, il est loisible d'insuffler à la chanson des Aurès un nouvel élan qui lui ferait retrouver la place qui est la sienne. Toujours profitant de la visite de la ministre de la Culture, des responsables ont émis le vœu de l'ouverture d'une radio locale, comme il en existe dans les autres wilayas du pays. La ministre a répondu que la chose ne relève pas de son secteur, mais qu'elle ne manquera pas d'en faire part à qui de droit. Pour l'heure, ce qui importe par dessus tout, c'est l'institutionnalisation du festival Aïssa Djarmouni, chantre auquel la poste d'Algérie a consacré et émis un timbre à son effigie, l'été dernier. Enfin, signalons que de nombreux chantiers culturels ont été lancés dans les grandes daïras de la wilaya, des chantiers qui plaident en faveur de la scène artistique de la région. Bibliothèque régionale, un théâtre, un musée anthropologique et la préservation d'un site archéologique, telles sont les nouvelles réalisations au profit de la wilaya.