Le projet d'un complexe industriel à Sidi Abdallah est maintenu l Il vise à produire localement 80% des produits pharmaceutiques de Sanofi destinés à l'Algérie l Le groupe Sanofi est leader en Algérie avec 12% des parts de marché. Francfort (Allemagne). De notre envoyé spécial Sanofi ne capitule pas. Ecorché dans une affaire de surfacturations de matières premières, ce groupe international de l'industrie pharmaceutique maintient sa stratégie de développement en Algérie. «Nos projets ne seront pas modifiés. Notre souhait reste le même : pouvoir développer davantage nos activités dans ce pays où nous sommes leader depuis plusieurs années», assure Antoine Ortoli, senior vice-président intercontinental du groupe. Ce responsable, rencontré à Francfort, jeudi lors d'un voyage de presse, évoque l'avenir du groupe en général et de sa filiale algérienne en particulier avec sourire. «Nous sommes n°1 sur le marché algérien avec 12% des parts de marché dans le secteur du médicament. Et nous comptons, grâce à notre stratégie et notre savoir-faire, poursuivre notre développement. Nous avons beaucoup à faire avec nos partenaires algériens. Nous avons d'abord le projet d'un complexe industriel ultramoderne que nous réaliserons au technoparc de Sidi Abdallah, regroupant une usine de production et un centre de distribution. Les travaux de construction vont commencer dès que le permis de construction nous est délivré», souligne ce responsable qui reconnaît que le marché algérien reste «stratégique» pour le groupe. L'affaire de surfacturation ne le décourage pas. M. Ortoli défend bec et ongles la réputation du groupe en s'attardant sur les valeurs de Sanofi. «Vous savez, notre domaine est très sensible. Si l'on vous colle l'étiquette de pas sérieux, vous risquez de couler. Jusque-là, notre réputation est intacte. Nous sommes présents dans 85 pays sans aucun problème. L'efficacité de nos produits a été prouvée sur le terrain», insiste-t-il. «La condamnation du responsable de notre filiale pour surfacturation est certes désagréable pour nous qui sommes un groupe intègre, sérieux et honnête. Nous avons porté l'affaire devant la Cour suprême et nous restons très confiants quant à son issue. Nous faisons beaucoup confiance à la justice algérienne», soutient M. Ortoli qui qualifie cet épisode d'«accident de parcours». «Notre réputation est intacte» «Ce qui s'est passé ne remet pas en cause nos projets et n'entame nullement notre détermination à renforcer la position de notre groupe en Algérie. Avec le nouveau complexe de Sidi Abbdallah, nous visons à fabriquer 80 millions d'unités de médicaments sous différentes formes (liquides et solides). Nous voulons également arriver à produire localement 80% des médicaments destinés au marché algérien», poursuit ce spécialiste de l'Afrique qui a plus de 30 ans d'expérience au sein de ce groupe qui a été créé il y a 40 ans. Le complexe de Sidi Abdallah coûtera une bagatelle de 6,6 milliards de dinars et générera 130 emplois directs. «Notre objectif est de faire de ce complexe un fleuron de l'industrie pharmaceutique en Algérie. Nous visons d'exporter à moyen terme», ajoute-t-il. Recherche clinique De son côté, Didier Rousselle, vice-président Afrique, rencontré dans le même endroit à Francfort, assure qu'il y a «beaucoup à faire» avec les différents partenaires algériens du groupe, dont le groupe pharmaceutique Saidal avec qui ils fabriquent des solutions liquides et solides dans une usine dans la zone industrielle de Oued Smar. Cette unité de production sera ensuite transférée dans le futur complexe de Sidi Abdallah. M. Rousselle n'écarte aucune possibilité de partenariat avec des entreprises algériennes. Selon lui, il y a même une possibilité de développer de la recherche clinique en Algérie. «Notre groupe porte un intérêt particulier à ce projet», indique-t-il. Actuellement, Sanofi est présent en Algérie avec de nombreuses aires thérapeutiques dont la diabétologie, la cardiologie, la pneumologie, la psychiatrie, la neurologie, la douleur, la pédiatrie, la thrombose, l'oncologie, l'antibiothérapie et la neurologie. Il commercialise quelque 172 solutions thérapeutiques, dont 58 produites localement dans son propre site de Aïn Benian, ou avec des partenaires locaux, dont Saidal avec qui il est partenaire depuis 1998.