Les carences dont fait montre le service public chez nous sont patentes. Les administrations publiques, faute de travail corrélationnel entre elles, continuent à faire dans la procédure anachronique, refusant l'option censée faire gagner du temps au préposé et épargner de nombreux tracas au demandeur d'un document. Ce dernier se doit, à chaque fois, de faire le parcours du combattant d'un service à un autre d'une même administration cloisonnée et du même ministère pour se faire délivrer un document. Que ce soient les services des impôts, ceuxde la CNAS, la mairie ou Algérie Poste, pour ne citer que ces services dits publics, il n'est pas aisé au demandeur d'obtenir un document rapidement. Parfois, l'administré se retrouve piégé dans une quadrature du cercle. Car comment interpréter qu'un service – dans le cas présent, celui des impôts – qu'on appelle «A» vous invite à vous présenter au service «B» (de la même administration) qui, lui, vous renvoie au service «A» lequel, de nouveau, conditionne votre demande par la remise du même document que doit vous délivrer le service «B» ? De quoi vous donner le tournis ! Une situation rocambolesque qui finira par mettre vos nerfs en pelote. A peine quelques dizaines de mètres séparent pourtant les deux services in situ, mais la confusion est totale et l'absence de cohésion dans l'exécution de la tâche est criante. L'administration préfère s'exonérer de tout effort d'imagination et d'initiative à l'ère de la rapidité. Intranet qui suppose, entre autres performances, centraliser toutes les données, favoriser un travail collaboratif entre les différents niveaux hiérarchiques et diminuer le temps de réaction, n'a pas droit de cité dans notre administration, particulièrement les services de la Sécurité sociale et le département des impôts. N'est-ce pas que dans nombre de cas, le demandeur se voit astreint de battre le macadam pour assurer une besogne qui n'est pas la sienne ? Il «arrache» le document au prix de moult exercices qui induisent, il va sans dire, une perte de temps énorme non sans élever son taux d'adrénaline. Et combien de fois l'usager de la poste ou de la mairie se retrouve devant un guichet vide au milieu de la journée, car le préposé a décampé sans attendre son remplaçant qui vaque à d'autres occupations ? La foule tumultueuse qui attend d'être servie n'a d'autre alternative que de prendre son mal en patience… En attendant que le service public, cheval de bataille du plan d'action du gouvernement, rende moins pénible la prestation.