A l'heure de l'informatisation, censée faire gagner du temps, nombre de nos administrations continuent à fureter dans des registres mités avant de délivrer le document que l'usager sollicite pour ses besoins. Lors de la rentrée scolaire, c'est le grand rush vers nos mairies. Les services d'état civil se voient pris d'assaut par des jeunes et moins jeunes sollicitant qui la fiche d'état civil, qui l'extrait de naissance, qui la résidence et j'en passe pour les photocopies qu'il faudra légaliser et que le préposé, dans un souci de gain du temps, revêt de son sceau dans un geste mécanique. Sans avoir parfois le temps de vérifier la conformité du document. Toutes ces opérations se font à tour de bras et sans relâche par des employés qui, on n'en disconvient pas, souffrent le martyre. Et lorsqu'il s'agit de se faire délivrer un extrait de naissance dit original (sur registre), il faudra consacrer une demi-journée, sinon plus devant le personnel qui vous invite à faire le pied de grue au milieu d'une foule tumultueuse. Au moment où sous d'autres cieux, la demande d'état civil est formulée en ligne, chez nous, nos services municipaux semblent trouver un malin plaisir à « faire déplacer des registres vieillissants et jaunis qui ne sont pas faits pour des manipulations fréquentes », tempête un ancien fonctionnaire. Sur les 57 communes que compte la wilaya d'Alger, à peine trois ou quatre communes disposent d'un fichier d'état civil informatisé, allégeant la tension sur des guichets, et par ricochet, faisant l'économie de boucan et de querelles dans la procession surexcitée. Oui, dans le 3e millénaire, le détour par l'officier public communal est obligatoire pour le moindre « papier » certifié que réclament à cor et à cri des administrations boulimiques, voire dévoreuses de paperasse. Cela ne dénote pas moins du caractère apathique dont fait montre la tutelle, le ministère de l'Intérieur, en l'occurrence, interpellé à se défaire du geste anachronique et se mettre au carillon du quick service.