Le tribunal de Constantine rendra finalement son verdict mardi prochain dans l'affaire opposant l'ex-directrice, Melle M. Assia du jardin d'enfants l'Etoile, situé aux alentours du quartier Ciloc, au comité de wilaya du Croissant-Rouge algérien présidé par Me Benallegue pour « licenciement abusif ». S'estimant, en effet, lésée par le comité de wilaya du CRA, la plaignante a été contrainte de recourir à la justice après avoir été suspendue de ses fonctions sans jamais en connaître les fondements. Ayant reçu une formation de jardinière d'enfants et exercé ce métier pendant 17 ans, Melle M. Assia a été, en effet, nommée le 1er mars 2000 par M. Benabderrahmane, le défunt président du comité du CRA à la tête du jardin d'enfants l'Etoile après avoir assuré un intérim de 7 mois suite au départ de l'ex-directrice démissionnaire. Durant cette période, Melle M. Assia a tenté, selon ses dires, d'instaurer une certaine rigueur et discipline au sein de l'établissement pour le bien-être des enfants « délaissés auparavant par les jardinières qui se regroupaient pour discuter entre elles » et a réussi à imposer certaines règles de conduite au sein du jardin d'enfants et ce, jusqu'au mois de juillet dernier, la veille des vacances plus exactement. La plaignante affirme avoir été convoquée par l'actuel président du comité de wilaya du Croissant-Rouge, quelques jours à peine après la fête de fin d'année organisée le 15 juin 2005, pour lui faire part de sa décision de mettre fin à ses fonctions de directrice « sans explication ni même un papier officiel », soutient l'ex-directrice. Voulant absolument connaître les raisons de sa destitution, Melle M. Assia a adressé plusieurs correspondances au président du comité de wilaya du CRA, mais pour toute réponse, soutient-elle, « je reçois durant le mois d'août une nomination comme coordinatrice au bureau de secourisme du CRA, signée par Me Benallegue. J'ai rejoint ce poste, conformément à cette décision le 28 août 2005 et saisi en parallèle l'inspection du travail pour licenciement arbitraire en leur transmettant notamment une pétition signée par une quarantaine de parents d'enfants inscrits au jardin d'enfants l'Etoile. Furieux d'avoir reçu la visite des inspecteurs du travail, Me Benallegue m'a alors menacée en me disant d'oublier complètement le poste de directrice que je ne pourrais réintégrer, m'a t-il dit, que lorsqu'il ne serait plus à la tête du comité de wilaya du CRA », soutient la plaignante qui a également été suspendue de ses activités de coordinatrice au niveau du bureau de secourisme le 17 septembre 2005 et traduite devant le conseil de discipline pour « faute grave ». Melle M. Assia a été, à ce propos, accusée d'avoir proféré insultes, injuries et menaces à l'encontre du président du comité de wilaya du CRA et licenciée pour ces motifs en date du 29 novembre 2005 par les membres de la commission de discipline que la plaignante a qualifiée « d'illégale ». Contacté à ce sujet, Me Benallegue a imputé la suspension de Melle M. Assia de son poste de directrice à « un problème de mauvaise gestion. Je l'ai mutée au bureau de secourisme avec le même salaire perçu au jardin d'enfants. Malgré cela, elle m'a causé des problèmes avec l'inspection du travail, insulté et menacé de se plaindre à la presse. Je ne voulais pas la licencier. J'ai juste demandé à la commission de discipline de la rétrograder ». Pourtant, la décision de licenciement de Melle M. Assia a été signée par le président du comité de wilaya qui a également limogé, pour rappel, l'ancienne directrice du jardin d'enfants de Sidi Mabrouk dépendant lui aussi du CRA, pour d'autres motifs, il y a de cela 2 ans. Une affaire que Me Benallegue ne veut pas comparer à celle de Melle M. Assia, estimant que « les deux affaires n'ont aucun lien. »