Le motif de la présentation est lié à la gestion financière de cette organisation humanitaire. Le tribunal de Sidi M'hamed vient de rendre son verdict dans l'affaire de détournement de deniers publics au Croissant-Rouge algérien (CRA). L'ex-président du CRA, Mohamed Salah Badouni, a été condamné à une peine de deux ans de réclusion avec sursis assortie de la restitution de la somme de 5.152.912,18DA et d'une amende de 200.000DA à verser au CRA à titre de réparation. C'est ce qu'indique un communiqué du département de Djamel Ould Abbès, parvenu, hier, à notre rédaction. Le motif de la présentation est lié à la gestion financière de cette organisation humanitaire qui a fait suite à un rapport établi par la brigade économique et financière de la wilaya d'Alger sur des «dépenses abusives» engagées par ce comité présidé par M.Badouni, selon le même communiqué. Le ministère de la Solidarité nationale, à l'époque, avait intenté une action contre les anciens dirigeants du CRA pour abus de biens sociaux et dilapidation de deniers publics. Le ministre Ould Abbès a, lors de l'Assemblée générale du CRA, tenue fin août dernier, révélé que des «dérives» et des «anomalies financières» ont été relevées dans la gestion du CRA avant 2005. Le ministre avait déclaré qu'il ne pouvait s'empêcher «de manifester sa réprobation aujourd'hui à l'égard des dérives qui ont vidé cette importante organisation de sa démarche philosophique et de sa substance organique pour en faire un moyen au service de privilégiés». Selon lui, suite à l'enquête menée, il a été découvert que 41 comptes sont ouverts au niveau des banques au nom du CRA. «Nous avons découvert aussi que le financier du CRA avait détourné non seulement des sommes en dinars mais aussi de la devise», avait-il dit. Il avait avancé aussi que «certains responsables du Croissant- Rouge touchaient jusqu'à 300.000DA d'indemnités par mois, alors qu'ils étaient censés faire du bénévolat». «Ce qui s'est passé en une courte période dépasse l'entendement», avait lancé le représentant de l'Exécutif ajoutant que «nous avions opéré un toilettage de l'institution de manière à lui rendre son opérationnalité effective, à en assainir le patrimoine et à l'étoffer en moyens humains nécessaires». Le ministre avait expliqué que son département est tenu d'apporter toute l'aide et le soutien à cet organisme à la lumière du décret de 98-319 du 6 octobre 1998 complétant celui de 1962 qui éclaire les missions du CRA et sa relation avec les pouvoirs publics. «Le CRA n'est pas une tutelle directe du ministère de la Solidarité nationale. Une relation de travail sur le plan extérieur et intérieur lie les deux, mais, c'est nous qui le finançons. Nous lui donnons de l'argent et nous voulons savoir où il va», se justifiait-il. Et le ministre d'ajouter: «Cette ONG est auxiliaire des pouvoirs publics comme le stipule le décret et les nouveaux statuts seront scindés entre la bonne gouvernance et la gestion matérielle du CRA. Cet organisme restera sous l'oeil du maître avec des contrôles réguliers de ses activités.»