Des journaux britanniques et italiens ont revendiqué, dimanche dernier, que les services secrets français ont organisé la capture de Mouammar El Gueddafi et son assassinat sur les ordres de leur président, Nicolas Sarkozy. Et El Gueddafi a été localisé grâce aux informations fournies par le président syrien Bachar Al Assad. Sarkozy voulait El Gueddafi mort après que le dirigeant libyen ait publiquement menacé de publier la preuve de son affirmation d'avoir secrètement financé sa campagne présidentielle en 2007, notent le Daily Mail et le Daily Telegraph. El Gueddafi a été découvert caché dans un tuyau près de Syrte par les combattants «rebelles», le 20 octobre 2011. Il a été abattu par ses ravisseurs ; les images de sa mort, enregistrées sur un téléphone mobile, ont fait le tour du monde. Maintenant, le Daily Mail affirme qu'un espion français avait infiltré le groupe et aurait tiré sur El Gueddafi dans la tête. Et le Daily Telegraph affirme que les espions français opérant à Syrte ont été en mesure de mener les rebelles jusqu'à El Gueddafi parce que Bachir Al Assad avait donné son numéro de téléphone en échange de l'assouplissement de la pression de la France sur son régime. Lorsque les forces d'El Gueddafi ont perdu Tripoli, l'attention se tourna vers l'ouest, sur la Syrie. Mais, bien que Sarkozy ait proposé des zones humanitaires, Al Assad a persuadé la France de lever le pied en échange du numéro téléphone satellitaire iridium d'El Gueddafi, selon Rami El Obeidi, l'ancien chef du renseignement étranger pour les rebelles. Les Français ont localisé El Gueddafi après des appels téléphoniques à un de ses partisans, Yusuf Shakir, et au dirigeant palestinien Ahmed Jibril en Syrie. Ils ont ensuite dirigé des miliciens vers un point où ils pourraient prendre El Gueddafi en embuscade. Pacte de sang entre Bachar Al Assad et Sarkozy L'embuscade était «une opération exclusivement française», bien que les services de renseignement militaire de Turquie et de Colombie à Syrte aient été informés, a déclaré Obeidi. Aussi ce week-end, Mahmoud Jibril, qui était Premier ministre intérimaire après la chute du «guide», a déclaré à la télévision égyptienne qu'El Gueddafi avait été tué par «un agent étranger qui a infiltré les brigades révolutionnaires». Et des diplomates occidentaux ont affirmé au journal Italien Corriere della Sera que le tueur était «certainement français» et que «Sarkozy avait toutes les raisons du monde de vouloir se débarrasser du colonel aussi rapidement que possible». «Ses déclarations sont confirmées par les informations recueillies par les enquêteurs à Benghazi, la deuxième ville de Libye, et l'endroit où la révolution du Printemps arabe contre El Gueddafi a commencé, au début de 2011», commente le Daily Mail. Le ministère français des Affaires étrangères a refusé de confirmer ou d'infirmer ces revendications. Ben Omran Shaaban, un combattant rebelle de 22 ans, qui faisait partie du groupe qui a attaqué El Gueddafi et a souvent brandi l'arme qui l'aurait tué, est décédé dans un hôpital parisien lundi dernier. Il paraît qu'il aurait été tabassé par les partisans d'El Gueddafi et a été transporté en France pour traitement.