Après la polémique avec l'opposition et le régime syrien sur un éventuel départ de Bachar Al-Assad, les Etats-Unis ont rappelé à Lakhdar Brahimi qu'ils ne croyaient pas à la paix en Syrie tant que son président ne quittera pas le pouvoir. À peine sa mission entamée, le médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, le diplomate algérien Lakhdar Brahimi, est mis sous pression par les Occidentaux, notamment la France et les Etats-Unis, qui font du départ de Bachar Al-Assad du pouvoir un préalable à un retour de la paix en Syrie. En effet, suite à la polémique née des déclarations de l'émissaire onusien sur un éventuel départ du chef de l'Etat syrien, Washington a répété lundi qu'il doit quitter le pouvoir. “Nous ne croyons pas à la paix en Syrie avant qu'Assad ne parte et la fin de l'effusion de sang. Nous serons très clairs avec l'envoyé spécial Brahimi là-dessus", a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland. Elle a réitéré le soutien américain au diplomate algérien, qui doit remplacer à la fin du mois l'ancien envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, démissionnaire, en ajoutant : “C'est un travail extrêmement difficile et nous saluerons tous les efforts qu'il pourra faire pour la communauté internationale" afin d'aboutir à la fin des violences et à une transition politique en Syrie. C'est le même son de cloche à Paris, où le président français François Hollande, qui s'est entretenu lundi à Paris avec Lakhdar Brahimi, a estimé qu'“il ne pouvait y avoir de solution politique sans le départ de Bachar Al-Assad". Par ailleurs, les Etats-Unis ont évoqué une possible intervention militaire en Syrie en cas de déplacement ou d'utilisation d'armes chimiques dans ce pays, où les combats entre rebelles et forces du régime ne connaissaient aucun répit, notamment à Alep. “Jusqu'ici, je n'ai pas donné l'ordre d'intervenir militairement en Syrie", a déclaré le président américain Barack Obama lors d'une conférence de presse “mais si nous commencions à voir des quantités d'armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation." Poursuivant dans le même ordre d'idées, le locataire de la Maison-Blanche a affirmé : “Nous surveillons la situation de très près, nous avons mis sur pied un ensemble de plans (...) et nous avons fait savoir de façon claire et nette à toutes les forces dans la région qu'il s'agissait d'une ligne rouge pour nous, et qu'il y aurait des conséquences énormes." Par ailleurs, l'émissaire spécial du président syrien Bachar Al-Assad, Mme Bouthaïna Shaaban, a exprimé le soutien de Damas au rôle de l'ONU en Syrie, et souligné l'importance de la coordination internationale pour le succès de la mission onusienne dans ce pays. “Nous soutenons le rôle de l'ONU et nous soutenons le nouvel émissaire nommé par l'ONU", a-t-elle déclaré à Pékin, faisant référence au diplomate algérien Lakhdar Brahimi qui succède à Kofi Annan à la fonction d'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie. “Le ministère syrien des Affaires étrangères a envoyé une lettre au secrétaire général de l'ONU dans laquelle il a l'informé que nous soutenons les mesures de l'ONU", a ajouté l'émissaire d'Al-Assad. Mme Shaaban, qui occupe le poste de conseiller politique et médiatique de M. Al-Assad depuis 2008, a souligné l'“importance de la coordination internationale pour le succès de la mission de l'ONU en Syrie". M T