De nouvelles informations sur les circonstances de la mort de Mouammar Kadhafi, en octobre 2011, mettent la France directement en cause, mais aussi Bachar al-Assad. Ce serait même un agent des services secrets français, infiltré au sein des Brigades révolutionnaires libyennes, qui aurait porté le coup fatal au colonel. Et si la balle fatale à Mouammar Kadhafi avait été tirée par un Français? C'est la thèse défendue par le «Corriere della Serra», samedi, et corroborée par le «Daily Telegraph» ce lundi. Selon le premier, le coup de feu mortel à la tête de l'ex-numéro un libyen, le 20 octobre 2011, aurait été tiré par un agent des services secrets français et non par les hommes des Brigades révolutionnaires libyennes comme l'affirme la version officielle. Les circonstances exactes de sa mort, ses dernières minutes de vie, demeurent floues malgré la multitude de détails révélés par les ex-combattants. Dans une interview à la chaîne égyptienne Dream TV, l'ex-Premier ministre du gouvernement de transition, Mahmoud Jibril a appuyé la thèse du complot ourdi par les services de renseignement occidentaux. Jibril a déclaré: «Un agent étranger était infiltré au sein des Brigades révolutionnaires pour tuer le colonel Kadhafi». La motivation française, d'après cette thèse, est évidente: depuis le début du soutien de l'Otan –appuyé par le gouvernement de Nicolas Sarkozy-, à la révolution libyenne, le «guide» libyen, comme il se faisait jadis appeler, avait ouvertement menacé de révéler les détails de sa relation avec l'ancien président français, y compris les millions de dollars qu'il aurait versés pour financer sa campagne en 2007. «Sarkozy avait toutes les raisons d'essayer de faire taire le colonel et le plus rapidement possible», ont confirmé au quotidien italien des sources diplomatiques européennes à Tripoli. Bachar al-Assad a vendu Kadhafi à la France Selon, Rami El Obeidi, ancien responsable des relations avec les agences de renseignement étrangères au nom du CNT, kadhafi, aurait été localisé à Syrte grâce à ses échanges avec le gouvernement syrien via son téléphone satellite Iridium. Dans le détail, après la libération de Tripoli, fin août, les révolutionnaires ont cru que Kadhafi avait «fui dans le désert et à la frontière sud de la Libye avec une poignée de fidèles, avec l'intention de réorganiser la résistance», relate El Obeidi. Les rebelles auraient alors intensifié leurs attaques dans la région de Bani Walid et vers les oasis du sud du pays, mais en fait, le «raïs» avait trouvé refuge dans sa ville natale de Syrte. De là, il aurait «essayé de communiquer via son téléphone satellite Iridium avec un certain nombre de loyalistes qui avaient fui en Syrie sous la protection de Bachar al-Assad», explique El Obeidi. Le président syrien aurait alors «vendu» la localisation de son «ami» libyen en échange de l'assurance que l'Otan, et notamment la France, baisserait les pressions contre son régime. Ces nouveaux détails sur la chute de Mouammar Kadhafi interviennent quelques jours après que le jeune libyen qui avait sorti Mouammar Kadhafi du tunnel où il se cachait avant sa capture et sa mort, OmraneShaabane, a succombé aux tortures infligées pendant sa détention, pour lesquelles il était soigné en France.