En 1969, le gouvernement de Houari Boumediène lance le barrage vert, une immense ceinture de 1200 km de long sur 20 km de large devant protéger la partie Nord de l'Algérie de l'inexorable avancée du désert. Ce chantier pharaonique d'une superficie de 3 millions d'hectares, confié à l'armée, devait mobiliser pas moins de 20 000 jeunes recrues du service national. Pendant une vingtaine d'années, l'armée s'est ainsi attelée à la tâche en mettant les gros moyens. L'ouvrage a commencé à prendre corps en dépit de la rudesse du terrain et ce jusqu'au retrait de l'armée au début des années 1990. S'ensuit une passation de consignes avec l'administration des forêts qui a officiellement repris le chantier en 1994. « En le réceptionnant, le barrage vert était déjà bien cadré. Le tracé était judicieusement étudié. Nous pouvons dire que l'armée a fait de son mieux quand elle était sur les lieux », nous a indiqué le directeur de la mise en valeur des terres à la DGF, M. Khelifa. Aujourd'hui inscrit comme une priorité nationale, le projet du barrage vert est, selon la DGF, en pleine phase de réalisation. « L'ouvrage est scindé en plusieurs grands chantiers, localisés essentiellement à Tébessa, Naâma, Khenchela, M'sila et Djelfa. Nous devons réhabiliter des sites qui ont connue des dégradations avancées et où le taux de réussite n'a pas dépassé les 50%. En somme, la mission principale de la DGF est la consolidation et l'extension du barrage vert, un projet qui rentre dans le cadre d'une instruction gouvernementale signée en 1994 et remise à jour par le programme de relance économique du quinquennat 2005-2009 », ajoute M. Khelifa et de préciser : « Les travaux n'ont jamais été gelés malgré les problèmes d'insécurité qui ont touché le pays et en particulier les régions où devrait passer le barrage vert. Pour la période 1994-2000, la DGF a reboisé pas moins de 70 551 ha, dont 11 000 ha à Tébessa et 10 000 ha respectivement à Djelfa, M'sila et Khenchela. Notons que la superficie consacrée à l'ouvrage, soit 3 millions d'hectares, englobe aussi celles des villes et villages qui s'y frottent. Les parcours steppiques et les espaces agricoles sont à exclure du projet. « Le barrage vert n'est pas seulement une protection écologique, il est aussi un vecteur par excellence au développement local ». Pour ce qui est du financement, la DGF tient à citer les nombreux dispositifs créés par l'Etat à l'exemple du Plans nationaux du développement agricole et rural (PNDA et PNDR), le programme national des Hauts-Plateaux et le programme du Sud. « Le barrage vert reste un exemple à suivre pour les autres pays. Beaucoup de pays, dont la Chine, voudraient bénéficier de cette expérience », affirme la DGF. « Afin de respecter la biodiversité, l'administration des forêts s'attelle à diversifier les espèces. Pour ce qui est des zones steppiques, la plantation pastorale pour améliorer les rendement en unités fourragères figure aussi parmi les priorités. Et la main-d'œuvre ? « Les fonds prévus pour la réalisation du projet prennent évidemment en compte le volet de la main-d'œuvre », assure la DGF.