Abdelhamid Zerguine, président-directeur général de Sonatrach, et Abdelhamid Bouhraoua, au nom de la SSPA/MC Alger, ont signé un protocole d'accord portant sur le rachat à hauteur de 100% par Sonatrach du capital social de la SSPA/Le Doyen, mardi dernier au siège de l'entreprise Sonatrach. Dans une déclaration à l'APS, le PDG de Sonatrach a qualifié cette décision de «juste et irréversible». Selon lui, «la décision de l'entreprise Sonatrach d'investir dans quatre clubs (MCA, CSC, MCO et JSS) traduit la volonté des autorités publiques. Notre décision d'investir dans quatre clubs de l'élite est stratégique, elle a été cautionnée par les autorités publiques du pays et vise à aider le football algérien à rebondir». Par cette action, Sonatrach devient l'actionnaire principal de la SSPA/Le Doyen. Elle rachète l'intégralité du capital social de la société sportive ainsi que l'ensemble des dettes qui apparaîtront dans les bilans certifiés de la SSPA/Le Doyen. L'implication directe de Sonatrach dans la gestion future de la SSPA/Le Doyen met normalement un terme définitif au remue-ménage entretenu autour du club. Le patron de Sonatrach a précisé : «Cette procédure est née d'une décision stratégique s'inscrivant dans le cadre de la réhabilitation du sport national de la part des autorités politiques.» Le dernier passage de cette déclaration «est flou, à l'instar de toutes les tractations qui ont entouré l'arrivée de Sontrach et de ses trois filiales dans le capital des 4 clubs professionnels que cette entreprise prend sous son aile en abandonnant le reste des clubs pros sur le bas-côté de la route», tempête le dirigeant d'un club de Ligue 1. En effet, «quel devenir pour le reste de la composante des Ligues 1 et 2 au lendemain de l'entrée en scène de Sonatrach ?», s'interrogent à juste titre les dirigeants des autres clubs auxquels M. Zerguine recommande de «s'inspirer de cette action (de Sonatrach) pour conclure des accords du même genre avec des entreprises publiques ou privées pour le bien du football national». Interrogé sur ce passage, un membre du Forum des présidents de club (FPC) réplique sèchement : «Les responsables des SSPA ne demandent que cela. Il faut juste leur indiquer l'adresse où aller frapper pour ramener des sociétés dans leur giron. Des entreprises aussi riches que Sonatrach et ses filiales ne doivent pas profiter qu'à certains clubs qui se comptent sur les doigts d'une seule main. Avant d'aller plus loin dans ce qui est appelé ‘‘la sauvegarde du football'', il faut d'abord commencer par instaurer des règles de transparence et arrêter de parler de ‘‘pouvoir'' pour faire avaler la pilule à ceux qui ne voudraient pas être les ‘‘dindons de la farce''. Tous les clubs pros sont égaux en droits et en devoirs.» Les pouvoirs publics semblent décidés à réinvestir le champ footballistique et plus particulièrement le haut de sa pyramide. Est-ce le début d'une seconde réforme ? Les jours et semaines à venir nous renseigneront sur cette interrogation.