Certains s'adonnent au marché informel en terrain conquis, imposant leurs réglementations, proposant des produits pouvant être dangereux et créant ainsi une situation anarchique dans la cité. Le carrefour du boulevard de l'ALN, situé au niveau de la cité Oued El Had, grouille de monde en cette journée caniculaire du mois d'août. Dès 16h 30, les premières échoppes sont déjà installées. Dans ce marché informel qui prend de l'importance au fil des années, des vendeurs de vêtements, de produits électroménagers, de fruits et légumes, proposant leurs marchandises à même le sol ou sur des étalages de fortune, se côtoient dans une anarchie indescriptible. Des commerçants ambulants et autres vendeurs n'hésitent pas à investir le rond-point provoquant des embouteillages énormes, notamment durant les heures de grande affluence, où la circulation enregistre ses pics. «Tous les après-midi, les vendeurs de pastèques, d'œufs exposés au soleil, de viande d'origine douteuse et des légumes pleines de saletés, viennent nous causer des désagréments, en plus de la cohue qu'ils engendrent», proteste un commerçant. Un autre nous dira que les automobilistes, attirés par les prix bas des produits, stationnent anarchiquement sur la chaussée pour faire leurs courses, ne se souciant guère de la gêne qu'ils causent aux riverains. Cette situation qui ne cesse de s'empirer ne semble guère susciter la réaction des autorités de la ville. Ces dernières ont agi fermement, il y a quelques années, pour mettre un terme à l'anarchie qui régnait à l'ancien marché de la cité Daksi, situé à quelques encablures seulement de la cité Oued El Had, mais ils continuent d'observer un mutisme inquiétant face au cas de ce marché informel. «Pourtant il y a quelques semaines, l'APC a déployé tous ses moyens pour éradiquer les sites du commerce informel à la cité El Bir et El Menia», a affirmé un habitant. Nichée entre les cité Daksi et Sidi Mabrouk, Oued El Had, plus connue sous l'appellation de cité des Frères Abbès, s'est développée à la faveur de l'exode rural pour devenir au fil des années un pôle incontournable de commerce de gros de l'agroalimentaire, de la pièce détachée et des matériaux de construction. Des activités qui échappent à tout contrôle, en dépit des ressources importantes qu'elles génèrent. Une cité clochardisée Mais cette situation de fausse prospérité n'a guère profité à cette partie de la ville, caractérisée surtout par cette anarchie urbanistique qui y règne, où des bâtisses lugubres poussent comme des champignons au mépris de toutes les lois de construction. L'aménagement de la cité semble être le dernier des soucis des autorités de la wilaya. Les routes, bordés de trottoirs défoncés, sont en mauvais état. Le manque d'hygiène est le point noir qui colle toujours à la cité, où les saletés sont partout présentes. A l'entrée du quartier, une décharge sauvage dégage des odeurs insupportables. Un constat que l'on fait à mesure que l'on s'engouffre dans les ruelles, lesquelles sont poussiéreuses en été et boueuses en hiver. Près des maisons, les bacs à ordures placés par les services de la commune débordent de déchets qui s'y accumulent durant des jours. Côté assainissement, la situation est des plus critiques. La plupart des regards sont dépourvus de couvercles. Les conduits d'évacuation des eaux pluviales sont obstrués par les amas de pierre ou des sacs d'ordures, alors que partout les eaux usées coulent le long de la chaussée. Par le biais des associations de quartiers, les habitants n'ont cessé de dénoncer les travaux de réfection des routes qui traînent depuis des mois. «Les entreprises chargées de réaliser ces travaux ne font que du rafistolage dont les résultats apparaissent dès les premières chutes de pluie», affirme-t-on.