Le Mali doit être aidé de toutes parts. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé, hier à partir de Malte, que le pays voisin, qui traverse une crise sans précédent, exige un effort d'entraide régional et international. «Nous voulons un renforcement du pouvoir central au Mali en le soutenant et l'aidant de toutes parts», a-t-il ainsi affirmé dans une déclaration à la chaîne de télévision Al Arabia, en marge du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Dialogue 5+5 entre les pays des rives nord et sud de la Méditerranée, qui s'est ouvert vendredi à La Valette. Le Premier ministre a toutefois rejeté l'idée d'une quelconque action armée afin de rétablir l'ordre dans le nord du Mali. «L'intervention d'une force étrangère ne fera que compliquer la situation dans ce pays», a-t-il expliqué, rappelant que le dossier malien sera prochainement examiné par le Conseil de sécurité de l'ONU. Les chefs d'Etat et de gouvernement du Dialogue 5+5 ont d'ailleurs exprimé, dans la déclaration finale du sommet, leur détermination à une «coopération significative avec le Mali, visant à trouver une solution rapide qui conserve l'intégrité territoriale, l'unité nationale et la souveraineté de ce pays», rapporte l'APS. Les représentants des pays de la rive nord et sud de la Méditerranée ont souligné leur préoccupation quant à la crise dans ce pays, et leur souci «d'adresser l'impact négatif de cette situation sur la paix et la stabilité de cette région». Les participants à ce sommet ont salué «l'action du Conseil de sécurité de l'ONU» et soutiennent «la Cédéao, au moyen de sa médiation et l'Union africaine dans leurs efforts vers une solution globale à la crise malienne». Sahel, Syrie et immigration au menu De même, la situation sécuritaire au Sahel, qui n'en finit plus de se dégrader, a été abordée à l'aune de ce sommet des 5+5. Dans la déclaration finale, les pays représentés ont exprimé leur «soutien à la stratégie régionale développée par les pays de la région du Sahel qui visent à construire une région sûre et développée basée sur les principes d'appropriation, par les pays susmentionnés, de leur sécurité régionale et de leur responsabilité individuelle et collective dans la lutte contre le terrorisme et des partenariats actifs engagés par les acteurs principaux au sein de stratégies élargies dans cette région». D'où la nécessité de combattre «le terrorisme et le crime organisé transnational, qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région». Le sommet de La Valette a aussi été l'occasion pour les pays riverains du pourtour méditerranéen d'aborder la violente crise qui agite la Syrie depuis plus d'une année. «Le Dialogue 5+5 condamne toute violence, de quelque côté que cela provienne, et appelle à y mettre fin immédiatement», a résumé la déclaration finale, en réaffirmant son plein soutien au secrétaire général des Nations unies et à l'envoyé spécial de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi. Pour ce qui est des nombreuses préoccupations régionales, il a été décidé, à l'issue de ce sommet, la création, sur instigation du président tunisien Moncef Marzouki, d'une «task force pour regrouper les énergies face à l'urgence absolue des problèmes posés par l'immigration des pays du Sud vers le Nord». «C'est bien de parler de développement, de réseaux d'énergie solaire, mais l'urgence absolue pour moi, l'urgence démocratique c'est l'immigration. J'ai proposé et le sommet a validé la création d'une ‘‘task force'' pour empêcher cette émigration et secourir ces gens afin d'éviter ces tragédies en mer», a déclaré le président tunisien.