Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est entretenu à deux reprises avec le président français, François Hollande Le président français souligne que l'Algérie a suffisamment payé pour savoir ce qu'est le terrorisme. Ce Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est entretenu vendredi à deux reprises avec le président français, François Hollande. Le premier entretien a eu lieu avant l'ouverture du sommet des 5+5 à La Valette pour qu'un second exercice du même genre suive en marge des travaux de ce 2e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement achevé hier. Le dossier de la sécurité au Sahel a été évoqué. Paris maintient toujours son empressement de voir une intervention militaire s'opérer au Mali alors qu'Alger privilégie le dialogue. François Hollande a estimé que la résolution de la France visant à préparer le terrain pour un feu vert ultérieur de l'ONU à une intervention militaire au Mali ne rencontrerait aucun obstacle. «Il y a des pays qui peuvent être réticents» mais ils ne sont pas au Conseil de sécurité, a-t-il insisté. «L'intervention doit être menée, organisée par la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest et l'Union africaine», a encore ajouté le chef de l'Etat français. Abdelmalek Sellal a dit hier à al-Arabia qu'il veut «un renforcement du pouvoir central au Mali en le soutenant et en l'aidant». Il a estimé qu'une intervention étrangère ne fera que compliquer la situation, rappelant que le dossier malien sera examiné prochainement par le Conseil de sécurité de l'Onu. La position de l'Algérie a aussi été déclinée par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Selon lui, les membres du dialogue 5+5 sont engagés à se mobiliser pour lutter contre le terrorisme et qu'ils aideront le gouvernement malien à sécuriser son territoire. Le chef de la diplomatie insiste sur le fait que l'aide au Mali doit être politique. François Hollande a dit à La Valette que «l'Algérie considère qu'il y a encore des dialogues à engager, nous en reparlerons dans notre déplacement à la fin de l'année quand je me rendrai en Algérie». «L'Algérie a suffisamment payé pour savoir ce qu'est le terrorisme. C'est pour cela que je respecte la position des Algériens», a-t-il ajouté. Le sommet du dialogue 5+5 a réaffirmé, dans la Déclaration finale, la nécessité de combattre le terrorisme et le crime organisé transnational qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région du Sahel. Le terrorisme n'est pas le seul dossier sur lequel Européens et Africains sont en train de coopérer. Le groupe 5+5 a décidé de renforcer le dossier relatif à la sécurité alimentaire, de consolider la coopération en matière de transport, d'environnement et d'immigration. Medelci a d'ailleurs plaidé lors de ce sommet, en faveur de la mise en place de dispositions permettant de faciliter les déplacements des personnes dans la région euro-méditerranéenne en prenant en considération la dignité et le respect des gens. C'est le président tunisien Moncef Marzouki qui a annoncé hier à l'issue du sommet la création d'une task force pour regrouper les énergies face à «l'urgence absolue» des problème posés par l'émigration des pays du sud vers ceux du Nord. Ce dossier est intégré dans le débat sur les changements survenus dans les pays arabes. Les pays du Nord ont convenu «d'accompagner la transition démocratique» en faisant en sorte que la dignité des personnes soit partout respectée. Sur la Syrie, le sommet a condamné ce qui est qualifié de «crimes odieux commis par les forces gouvernementales et toute violence d'où qu'elle provienne». Ces termes sont contenus dans la Déclaration finale. Le président du Parlement libyen, Mohamed Magarief, a souligné que la Libye soutenait «la révolution du peuple syrien».