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Coup de gueule, coup de cœur : «Après les marchés informels, les parkings !»
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Publié dans El Watan le 09 - 10 - 2012

Il n'est plus possible de continuer à s'accommoder du comportement des jeunes gens qui s'autoproclament gardiens de parkings et qui sont parfois un danger pour les automobilistes», dixit le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, lors d'un déplacement à Constantine. Ainsi donc, nous savons qu'ils savaient et heureusement bientôt nous n'aurons plus de problèmes pour stationner. De plus, nous lançons un appel à qui de droit pour revoir les plans de stationnement et de signalisation, car il y a plusieurs milliers de places à dégager, sans que cela ne gêne personne.
En effet, pourquoi interdit-on le stationnement ? Trois cas de figure se présentent : devant les édifices publics, lorsque la présence d'un véhicule constitue une gêne à la circulation ou lorsque la voiture, de par sa présence, peut constituer un danger. Hormis ces cas, on peut stationner. Nous donnons un exemple : la rue Sadaoui (du côté du cinéma l'Atlas, qui est en sens unique), pourquoi interdire et alterner le stationnement sans savoir pourquoi les décideurs l'alternent ? Alors que par le passé, cette rue était à double sens, elle ne l'est plus. Elle est, aujourd'hui, à sens unique. Donc, on peut autoriser le stationnement des deux côtés et il restera deux voies de libre pour circuler, ce n'est qu'un exemple. Alors pourquoi s'amuser à barbouiller les trottoirs de rouge et blanc ou placer des panneaux interdisant même l'arrêt devant R'mila (Ferhani), qui est aussi à sens unique ou même un hélicoptère peut s'y poser, d'autant plus qu'il s'agit d'une promenade pour les familles ? Eh bienlà, on interdit même l'arrêt. Mais alors qui décide d'installer les plaques ? La dernière fois, nous avons intitulé notre chronique les «Parkingueurs». Cette fois-ci, on pourra l'appeler «Le cauchemar des automobilistes» que tous nos concitoyens vivent quotidiennement. Comme on pourrait aussi l'intituler «Les hommes à la matraque» ou «Porteurs de gourdin».
D'où est venu ce mal que l'on pourrait aussi appeler virus ? Il se trouve que dans les années 1990, lors de la décennie noire et en l'absence des maires, l'administration avait créé un poste dénommé DEC (Délégation exécutive communale), l'équivalent d'une mairie. Aussi, certains DEC, croyant avoir inventé le fil à couper le beurre, ont créé cette situation par l'attribution d'arrêtés (sic), confiant aux jeunes la gestion de bouts de trottoirs, en prétendant participer à la résorption du chômage et à l'octroi d'emplois aux jeunes (c'est-à-dire les habituer à ne rien faire et à encaisser des sommes parfois faramineuses). C'est ainsi que l'un d'entre eux m'a avoué gagner jusqu'à 5000 DA par jour, si ce n'est plus.
Certains «mal éduqués» se permettent de faire des observations et remarques aux automobilistes qui auraient tardé pour venir récupérer leur voiture, et laisser la place aux prochains clients. Vous entendrez souvent : «Aâmou, tu as tardé, je ne m'en sors pas avec tes 50 DA, donne moi un supplément.» A un «parkingueur» auquel on a fait l'observation que 50 DA c'est déjà «trop», il nous a répondu : «Les couches pour mon bébé me reviennent cher.» Un autre que nous avions perdu de vue pendant quelque temps nous a répondu, à son retour : «J'étais en Turquie passer les vacances avec madame», (rien que ça !).
Alors comment veut-on, un jour, leur donner un emploi contraignant, alors qu'il leur suffit de ne rien faire et d'encaisser ? Certains parmi eux ont établi des photocopies de leur arrêté et ont loué ces espaces à des «sous-traitants». De plus, la matraque, qui est le symbole de leur fonction, sert, elle, à intimider les «clients», ou, selon leurs dires, à dissuader les voleurs ? Toutefois, l'administration, s'étant réveillée un petit peu, a interdit sans interdire en invitant les citoyens à se plaindre pour actionner une procédure à l'encontre de ces jeunes «parkingueurs».
Un jeune de Bab El Oued, qui s'est métamorphosé en employeur, possède une équipe de trois éléments qui «bossent» 24/24 et attend, selon ses dires, que l'administration le régularise et qu'elle vienne goudronner l'espace où il exerce sa fonction. Il souhaite éventuellement que la mairie lui attribue, par arrêté, la location de cette parcelle. Dernièrement, ce jeune s'est permis de clôturer cet espace avec des piquets, du grillage, une entrée et sortie, pour en faire une chasse gardée, cela, à une cinquantaine de mètres de la daïra de Bab El Oued. Evidemment, il y a beaucoup à dire sur ces parkings. D'ailleurs, pourquoi par le passé, chaque fois qu'un immeuble était construit, un garage souterrain était prévu. Pour cela, il suffit de se déplacer à Bab El Oued, aux abords du marché, pour constater l'existence de garages qui ont été, hélas, squattés par des propriétaires. Aujourd'hui, on construit des cités et des milliers de logements sans pour autant prendre en considération le fait que chaque résidant a, au moins, une voiture. Alors, où stationneront- ils leurs véhicules ? Eh bien sur les espaces verts qui n'ont de vert que le nom, ou sur les trottoirs.


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