Des extraits des mémoires de Chadli Benjedid ont été rapportés, hier, dans le quotidien arabophone Echourouk. Le livre n'est pas encore disponible sur le marché. L'ex-Président algérien, décédé, samedi dernier, à l'age de 83 ans, et enterré lundi, a traité dans son livre des détails sur sa nomination et sur son départ, y compris les relations qu'il avait avec Mouloud Hamrouche, Khaled Nezzar et Larbi Belkheïr. Lors de la tentative du coup d'Etat de Tahar Zbiri en 1967, Chadli avait demandé l'intervention de l'armée française en poste à Mers El Kébir. Suite à l'échec de Zbiri, Chadli fut promu au grade de colonel. En 1976, le colonel Houari Boumediène propose l'examen de la Charte nationale. Abdelaziz Bouteflika, ministre des Affaires étrangères de l'époque, tient à la mise en place du poste de vice-président. Proposition qui n'est pas prise en compte par Boumediène. Par ailleurs, après la mort de Houari Boumediène, Chadli évoque la réunion qui a regroupé les officiers supérieurs de l'Armée nationale populaire (ANP), à l'Ecole polytechnique, dirigée par Larbi Belkheïr. Kasdi Merbah, chef de la Sécurité militaire (SM), impose Chadli Bendjedid comme président. «Il y a deux candidats, Chadli ou Bendjedid», avait indiqué Merbah. Une dizaine d'années plus tard, avec l'ouverture démocratique post-Octobre 1988, et l'adoption de la Constitution de 1989, Chadli indique dans ses mémoires que le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Front islamique du salut (FIS) ont été créés grâce au concours de Larbi Belkheïr. Chadli Bendjedid était en déplacement au Sénégal et ne savait rien du sujet. Il regrette d'avoir nommé Khaled Nezzar au poste de ministre de la Défense nationale. Pour lui, Nezzar a pu imposer sa vision. Depuis l'arrêt du processus électoral en 1992, Khaled Nezzar et Larbi Belkheïr prenaient toutes les décisions que ce soit sur le plan politique, économique et en matière de relations extérieures, selon l'ex-Président. Le 4 janvier 1992, Chadli décide de dissoudre l'Assemblée populaire nationale (APN), présidée par l'actuel secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Chadli n'avait pas confiance en lui. Enfin, Chadli Bendjedid affirme dans son livre avoir choisi de démissionner en 1992. «Entre la chaise et la conscience, j'ai choisi la conscience», indiquait feu Chadli.