La sortie médiatique du chef du gouvernement, a été différemment appréciée par les formations politiques. Au FFS, l'on se sent « attaqué » par M. Ouyahia lorsque il a parlé de partis qui « somnolent » et de syndicats qui utilisent les secteurs notamment de la santé et de l'éducation comme des « tribunes politiques ». Le parti de Hocine Aït Ahmed trouve que chaque citoyen est libre d'intégrer n'importe quelle association ou organisation. Il ne voit pas d'inconvénient ou d'empêchement juridique à cela. « La liberté associative est consacrée dans notre pays », précise le premier secrétaire, Ali Laskri, qui affirme que sa formation s'engage à poursuivre son « travail de lucidité et de pédagogie » envers ses compatriotes. Il estime que la situation des libertés se dégrade au fil des jours. « Nous mettons en garde les autorités algériennes contre la politique policière et répressive de la société », prévient-il. Dans la foulée, le FFS dénonce l'impunité « à tous les niveaux ». M. Laskri répond au chef du gouvernement en disant que le parti « se solidarisera encore et toujours avec les syndicats et toutes les forces autonomes révoltées et victimes de la malvie et de l'arbitraire ». Il invite, par ailleurs, les acteurs politiques en vue de « s'organiser » à faire face à cette répression. Selon lui, le FFS est prêt à s'associer « à toute action plurielle afin d'arriver à un changement démocratique ». « Il milite et militera, fait et fera sienne la dynamique pour la consécration d'un Etat démocratique. » Il réitère le rejet du parti de la charte pour la paix et la réconciliation nationale « globalement et dans le détail ». Le MSP, quant à lui, est « décidé » d'aller jusqu'au bout de sa démarche « de l'achèvement du processus de mise en œuvre de la charte ». Le président de cette formation, Bouguerra Soltani, précise que son parti « est libre de son action ». « Nous ouvrons le débat avec celui que nous voulons, selon nos propres convictions, et nous n'hésiterons pas à faire tout ce qui est dans l'intérêt de l'achèvement de la mise en œuvre de la charte », martèle-t-il avant de confirmer qu'il est en train d'entrer en contact avec les anciens dirigeants du FIS dissous qui se trouvent actuellement à l'étranger en vue de les convaincre de revenir au pays dans le cadre de la réconciliation nationale. A ce propos, le chef du gouvernement a indiqué, lors de sa dernière conférence de presse, que l'Etat n'a mandaté personne pour parler en son nom. Au FLN, pas de surprise. Le parti accueille la sortie de M. Ouyahia sans fracas. Saïd Bouhedja, membre de l'instance exécutive, contacté hier au téléphone, trouve qu'Ahmed Ouyahia, qui est en outre secrétaire général du RND, s'est exprimé en sa qualité de « commis de l'Etat ». M. Bouhedja ne retient aucun grief contre le chef de l'Exécutif. Au contraire, il estime que M. Ouyahia « n'a déclaré que les faits » et ses diverses déclarations et réponses sont « responsables ». Même sur la question de la révision constitutionnelle, le FLN n'a rien trouver à redire sauf de rappeler l'engagement « infaillible » du parti pour que cela aboutisse. M.Ouyahia a précisé dans la même conférence de presse que la révision de la Constitution « n'est nullement à l'ordre du jour des institutions de la République ». Cette déclaration ne dérange aucunement la direction du FLN. M. Bouhedja la trouve logique, car il est vrai que la révision constitutionnelle n'est qu'une revendication de son parti. Le RND, pour sa part, se déclare satisfait du bilan de l'année 2005 présenté par le chef du gouvernement. « Le bilan est positif à tous les niveaux, que ce soit en matière de logement ou sur le plan de la résorption du chômage », soutient Miloud Chorfi, porte-parole du parti. M.Chorfi souligne que son parti partage le même point de vue que celui du chef du gouvernement par rapport à la problématique de l'augmentation des salaires. Pour lui, c'est la tripartite qui en décidera.