L'assemblée s'estime « trop lésée » par la convention de location de cette infrastructure pour « seulement 20 000 DA par mois ». « La résiliation s'impose surtout du point de vue financier, mais aussi pour des considérations d'hygiène. En sus du préjudice financier, nous constatons que les lieux ne sont pas bien entretenus », nous a déclaré le P/APC, A. Boukhalfa. « La station a été louée pour une durée de 9 ans, mais nous avons lancé la procédure de résiliation parce que même une révision du contrat ne nous arrange pas. Car il ne nous est pas possible d'augmenter la location à plus de 100%. D'où l'obligation d'aller vers l'abrogation de la convention », explique notre interlocuteur. Bien située, spacieuse, avec deux accès suffisamment larges, la station a les moyens d'être beaucoup mieux qu'elle ne l'est actuellement. Mais « elle n'est pas conçue pour être une gare moderne, digne de faire office d'une vitrine de la ville », commente un transporteur. Des tas d'immondices et des eaux usées stagnent, non loin des commerces et des quais. Un responsable de l'APC nous a confié que « des mises en demeure ont été adressées à l'exploitant pour manque d'hygiène dans la gare ». Mais il n'y a pas que l'APC qui se plaint : les voyageurs, les transporteurs, les commerçants et l'exploitant lui-même sont loin d'être satisfaits. Chacun son objet d'insatisfaction, de mécontentement. Les voyageurs que nous y avons rencontrés dans cette gare évoquent l'insuffisance des abribus, la dégradation de la surface qui génère la poussière ou la boue, selon les saisons et le temps qu'il fait. Beaucoup d'usagers trouvent que les commerces existant dans cette station ne devraient pas y être. « Dans une gare routière, on doit trouver des commerces modernes, bien construits, propres... mais là, ce sont des baraques qui rappellent une sorte de bidonvilisation », commente un groupe de jeunes. Les locaux appartiennent à l'APC et sont cédés en location pour des commerces de biens ou de services : cafés, restaurants, taxiphones pour la plupart. « Les commerçants sont d'anciens locataires des locaux de l'ancienne gare routière de la ville qui se trouvait à la sortie est de Boumerdès, là où se trouve l'actuelle unité des urgences médico-chirurgicales. Ils sont là depuis l'ouverture de la gare en 1998 », selon le P/APC. Et c'est justement là une des sources de conflits entre l'APC et Transub. « L'entretien de la gare échoit à l'exploitant, mais les ordures proviennent en grande partie des commerces, ce qui fait une tâche supplémentaire pour l'entreprise », nous a-t-on déclaré. Un autre point noir de la station : l'absence de toilettes publiques propres. Celles qui y existent, données en exploitation à un handicapé, sont loin d'être un modèle. Du côté de Transub, « les problèmes ne se situent pas à notre niveau », nous a-t-on dit.