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Panorama riche du cinéma algérien
17e festival travelling de Rennes
Publié dans El Watan le 25 - 03 - 2006

Rarement manifestation cinématographique en France aura donné l'occasion d'un panorama aussi riche que diversifié du cinéma algérien abordé sous l'angle d'« Alger vu du cinéma », puisque le festival Travelling de Rennes a pour concept, chaque année, d'exposer les images filmées d'une capitale étrangère ou d'une métropole.
Après Téhéran, Marseille et Helsinki, c'est donc Alger qui a eu les honneurs de la 17e édition du festival Travelling de Rennes. Première observation, l'engouement du public rennais, au nombre de 25 000 spectateurs à avoir fréquenté les écrans du festival. Deuxième observation, la pertinence quant au choix des films opéré par l'équipe artistique qui a su puiser avec intelligence parmi les fictions, les courts métrages et les documentaires, pellicule et vidéo confondus. projections, rencontres et tables rondes ont alterné du 4 au 14 mars, renvoyant in fine une image contrastée des réalisations algériennes qu'elles soient nationales ou issues d'une diaspora dont la vitalité ne surprend désormais plus ... « Cité-Ciné Alger » s'est décliné en une série de thèmes et d'approches qui, enjambant les décennies ont rappelé, avec tristesse et amertume, combien le cinéma algérien a compté sur la scène internationale pendant les années 1960, 1970 et 1980. Depuis les années 90 à nos jours, chaque création a été une sorte de miracle arraché à l'immobilisme et à la léthargie de nos institutions et responsables culturels actuels, sachant que les productions de nos émigrés et fils d'émigrés ne constituent qu'un cautère sur une jambe de bois. « Alger au cinéma » a constitué l'un des volets les plus passionnants, embrassant les premiers travellings en images des opérateurs des frères Lumière entre 1897 et 1902, jusqu'au dernier opus de l'Algéro-gitan Tony Gatlif avec son surprenant Exils, récompensé du prix de la mise en scène au festival de Cannes 2004. Entre les deux, on a pu revoir Pépé le moko et sa casbah en carton-pâte, Les Oliviers de la justice d'après l'écrivain disparu Jean Pelegri. Le festival panafricain de l'américain William Klein jamais projeté en France et le désormais incontournable Tahia ya Didou. La bonne surprise est venue d'un documentaire inédit de Samia Chala, tourné l'an dernier à Alger et qui dresse le portrait picaresque d'un « titi » algérois en mal de visa pour la France. Lamine la fuite - c'est son titre - évoque un Omar Gatlato version 2005 dont on attend une suite avec impatience, Samia Chala ayant eu la bonne idée de suivre son héros en France, lequel aura maille à partir avec sa vision fantasmée d'un eldorado avide de brûler les ailes des papillons ... « Alger au cinéma » a vécu un autre temps fort avec une table ronde animée par votre serviteur, en compagnie de Samia Chala, de Lyes Salem, réalisateur de Cousines, César du court métrage 2005 et surtout du sociologue-architecte Jean-Pierre Frey, auteur d'une analyse pointue sur « Alger et son cinéma » parue dans un remarquable ouvrage édité par les Cahiers du cinéma sous le titre La ville au cinéma. Une salle comble s'est passionnée autour du « découpage » de Jean-Pïerre Frey, allant de la ville fantasmée (1897-1954) au renouveau (1994-2004) en passant par la brutale irruption du réel (1954-1962), la capitale d'une nation nouvelle (1966-1976), l'urbanité en souffrance et les espaces de liberté (1976-1986) et l'Alger crépusculaire (1983-1993). On y aura découvert « ...la ville dans tous ses états, sa complexité, son ambiguïté, son ambivalence, terrain d'entente et pomme de discorde, entre laisser-aller et volonté de maîtrise planificatrice, entre désordres amoureux et répression, entre un passé mieux digéré et un appétit de vivre autre chose... » Deuxième volet, lui aussi marqué par une table ronde intéressante : C'était la guerre malheureusement amputée de la présence de Mohamed Lakdar Hamina, arrivé avec retard mais compensé par l'historien Benjamin Stora ... et à nouveau votre serviteur . Cette programmation, outre les films de Lakdar Hamina, a été l'occasion de voir ou de revoir La bataille d'Alger de Pontecorvo, Le petit soldat de Jean-Luc Godard, et les récents (2005) : Nuit noire, 17 octobre 1961 d'Alain Tasma, et La trahison de Philippe Faucon, un natif d'Algérie, qui raconte l'histoire - jamais évoquée - de ces appelés « musulmans » sous l'uniforme français au moment de la guerre contre l'ALN dans les djebels. D'autres hommages ont été rendus à Merzak Allouache avec entre autres Omar Gatlato et Bab El Oued city, à Bouamari présent à Rennes avec L'obstacle, à René Vautier, particulièrement célébré sur ses terres bretonnes, ainsi que Mohamed Chouikh avec l'inédit Douar de femmes. Autre initiative heureuse des organisateurs, le large coup de projecteur donné sur le « cinéma au féminin » à Djamila Saraoui et Yamina Benguigui répondaient sur l'autre rive Yamina Chouikh (Rachida) Sid Ali Mazif (Leïla et les autres) ou Bouamari ( Le charbonnier). Sous l'interrogation « Un printemps cinématographique algérien », les programmateurs de « Travelling » ont souhaité jeter une passerelle avec les rencontres de Béjaïa auxquelles ils ont ouvert leurs écrans permettant de relever çà et là les efforts des uns (en Algérie) et des autres (en France) pour renouveler et actualiser une production algérienne qui malheureusement se conjugue beaucoup au passé. L'écho des stades de Abdelkader Ensaad, Rumeurs de Mohamed Latrèche ou Ahmed de Mourad Zidi témoignent d'une attention extrême au réel et à ses problématiques. Quant à Aliénation de Malek Ben Smaïl, on ne louera jamais assez son intelligence d'avoir questionné l'univers de la psychiatrie pour mieux dire les maux et les désordres mentaux de la société algérienne elle-même. Enfin, la section « Algérie(s) plurielles » a souligné la production plutôt prolifique de la diaspora algérienne de France ou de Belgique avec un accessit particulier à Boualem Guerdjou pour son Vivre au Paradis (1998) et Jean-Pierre Lledo pour Algérie mes fantômes (2003) lequel appelle de tous ses vœux - via les témoignages enregistrés - une Algérie plurielle dont l'identité n'est au fond qu'une juxtaposition de strates multiples. Alors à quand l'harmonie ?

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