Rétrospective n Alger sera du 4 au 14 mars, l?hôte de la 17e édition du festival cinématographique de Rennes (France), Travelling, une rencontre initiée par l?association Clair-Obscur. La particularité de cette rencontre, c?est qu?elle célèbre, en la mettant à l?honneur, une ville du monde, et cela à travers son cinéma, d?où le choix d?Alger, une nouvelle destination pour Travelling. En fait, le choix d?Alger, une ville qui a servi de décor aux protagonistes et même de sujet, s?est imposé aux organisateurs. Le choix d?Alger «s?articule autour d?une présence directe ou indirecte très forte de l?Algérie dans l?actualité», expliquent les organisateurs pour qui «cette proximité suscite le désir de redécouvrir une histoire complexe et de s?immerger dans la réalité quotidienne, deux thèmes fortement ancrés dans le cinéma algérien». «Ce choix coïncide avec une présence très forte de l?Algérie dans l?actualité, une présence qui, directe ou indirecte, suscite la curiosité de redécouvrir son histoire complexe, de s?immerger dans sa réalité quotidienne, deux orientations fortement ancrées dans le cinéma algérien depuis 40 ans», explique Anne Le Henaff, responsable du festival, ajoutant que «l?Algérie, longtemps absente des festivals de cinéma, y est réapparue, même si cela s?est fait timidement, avec des productions aussi bien inédites qu?intéressantes». Il est à souligner que durant le festival, des hommages particuliers seront rendus aux réalisateurs comme Merzak Allouache, Mohamed Chouikh et Mohamed Lakhdar-Hamina. Les projections et les débats thématiques qui les accompagneront seront partagés par d?autres personnalités, dont l?historien Benjamin Stora. Sur l?histoire du cinéma algérien ou du cinéma produit par des étrangers sur l?Algérie, les organisateurs ont indiqué que «hormis les films des frères Lumière et Pépé le Moko qui proposent avant tout une vision occidentale, les principales ?uvres sont postérieures à 1962». «Si les fondations du cinéma algérien ont été posées dans les années 1950, sa véritable naissance est en effet établie à la période de l?indépendance», ont-ils précisé. Par ailleurs, les organisateurs du festival de Rennes, qui soulignent que «le cinéma algérien est né sous les balles, dans le maquis, durant la Guerre de Libération», ont mis en relief ces années de feu depuis les premiers moments de la résistance avec les fresques cinématographiques L?Opium et le bâton (1971) d?Ahmed Rachedi et Chronique des années de braise (1975) de Med-Lakhdar Hamina. Le festival propose dans ce sillage un panorama de films-phares sur le prisme de la lutte armée algérienne. Le diaphragme de ce panorama s?ouvrira également sur un hommage à René Vautier qui a conjugué son engagement dans les rangs du FLN en lutte à ses talents de cinéaste. l L?engagement des femmes algériennes ?c omme militantes ou simples témoins ? qui ont joué un rôle important dans la libération du pays sera le credo de ce festival avec notamment Elles (1966) et Algériennes, trente ans après (1995) d?Ahmed Lallem, Leïla et les autres (1977) de Sid Ali Mazif, Le Plafond de verre (2005) de Yamina Benguigui ou encore Algérie, la vie toujours (2001) de Djamila Sahraoui. Travelling 17e fera, par ailleurs, revivre «le puissant désir de vivre qui tente de surpasser les peurs» durant la décennie noire avec, entre autres projections, Le Secret de Fatima (2003) de Karim Bensalah. D?autres projections ainsi que de nombreux films documentaires et reportages cinématographiques sur l?Algérie d?aujourd?hui et son potentiel touristique compléteront ce panorama, qui propose en avant-première trois films dont L?Algérie, son cinéma et moi (2006) de Larbi Benchiha, et Rennes Algéroise (2006) réalisé par des associations. Ainsi, Alger occupera une place de choix et apparaîtra en tant que sujet, décor et actrice, et aussi comme un lieu où se construit l?identité nationale.