Six étudiants ont été arrêtés par les forces de l'ordre et d'autres ont été blessés au cours de leur marche, hier matin, en direction du siège de la wilaya. Hier, une procession de près de 400 étudiants de l'école préparatoire de l'université Aboubakr Belkaïd, qui accueille l'élite estudiantine à l'échelle nationale, a été violemment dispersée par les forces de l'ordre. Les étudiants, qui avaient pris le départ de leur école, située au quartier Bel Horizon, pour protester contre leur mauvaise prise en charge depuis l'explosion de gaz de mai dernier à la cité universitaire Abdelmadjid Bekhti (8 décès et 20 blessés), ont été durement réprimés. Marchant pacifiquement en scandant des slogans interpellant les pouvoirs publics sur leurs déboires dans la nouvelle cité où ils ont été affectés, les étudiants ont été bloqués au quartier Les Cerisiers, à une centaine de mètres des sièges de la sûreté et de la wilaya. Des blessés ont été enregistrés, dont une fille et un garçon gravement touchés en plusieurs parties du corps. Muni d'un rapport médical, le jeune Adel de Béjaïa a déclaré : «Je vais porter plainte contre la police pour agression.» Des étudiants en colère ont affirmé que les agents les ont agressés physiquement et verbalement : «Ils nous ont touchés dans notre dignité avec leurs insultes et leurs coups injustifiés.» En fin de matinée, nous avons appris que six étudiants avaient été arrêtés par les policiers. Les manifestants revendiquaient une meilleure prise en charge : «Au lendemain de l'explosion de gaz dans notre résidence, on nous a promis de nous affecter dans une autre cité disposant de toutes les commodités. Mais passés les moments d'émotion, on nous a abandonnés. Nous sommes dans une cité qui ne ressemble à rien et, en plus, située très loin du centre-ville et de l'hôpital. Des étudiants portent toujours les séquelles du drame et ils ont besoin de soins à tout moment.» Les protestataires ont fini par être encadrés par un cordon de police et ramenés par la force dans leur école.Ces étudiants, au nombre de 700 (450 garçons et 250 filles), originaires de plusieurs régions du pays, sont en grève depuis une semaine.