Un millier d'étudiants internes et externes, garçons et filles, de l'université Aboubekr-Belkaïd de Tlemcen, toutes filières confondues, ont défilé hier entre le nouveau pôle universitaire et le centre des œuvres sociales pour manifester leur solidarité avec les victimes de l'explosion survenue vendredi dernier au réfectoire de la cité universitaire Bekhti-Abdelmadjid et qui a fait 7 morts et 38 blessés. Brandissant des banderoles avec des inscriptions exigeant que des mesures sévères soient prises à l'encontre des gestionnaires des œuvres universitaires “jugés coupables de graves défaillances ayant coûté la vie à l'élite de demain”, les étudiants ont parcouru les grands boulevards encadrés par un important dispositif policier. Le défilé, qui a perturbé la circulation automobile pendant plusieurs heures, s'est achevé sans incident apparent. Les services de police ont pris, en effet, toutes les dispositions nécessaires pour juguler la marée humaine. De source hospitalière, on apprend que sept étudiants sont encore en observation au centre hospitalo-universitaire et que trois autres se trouvent encore au service de réanimation, car ils ont été gravement touchés par l'effondrement de la dalle du réfectoire et des poutres en béton. Ils seront prochainement transférés à l'étranger pour des soins chirurgicaux appropriés. Ils présentent un traumatisme crânien aggravé par des lésions dans tout le corps. Les premiers éléments de l'enquête diligentée par la police scientifique font état d'une importante fuite de gaz naturel accumulée à partir de la conduite principale située au niveau du vide sanitaire. Cette fuite, que les étudiants ont détectée eux-mêmes il y a plusieurs mois, a été signalée par ces derniers aux services gestionnaires du réfectoire sans que des mesures urgentes soient prises pour éviter le pire. Le directeur régional de Sonelgaz a déclaré sur les ondes de la Radio nationale que ses services n'avaient jamais été destinataires d'une quelconque réclamation concernant des émanations de gaz de la cité Bekhti-Abdelmadjid. Les étudiants ont adressé par le biais de Daho Ould Kablia un courrier à l'intention du président de la République dans lequel ils demandent au premier magistrat du pays sa totale implication dans le suivi de cette affaire afin, ont-ils souligné, que soient matérialisées sur le terrain les nombreuses doléances non encore satisfaites concernant toutes les conditions qui entourent la vie quotidienne des étudiants au niveau non seulement de leurs campus avec l'amélioration du niveau d'enseignement et d'encadrement, mais aussi dans leur environnement immédiat, faisant allusion à la vie estudiantine socioculturelle. La cité universitaire Bekhti-Abdelmadjid est la plus ancienne dans l'Ouest, datant de plus de 40 ans. Malgré le budget conséquent affecté aux œuvres universitaires, cet établissement d'accueil situé au centre-ville n'a pas bénéficié d'opérations de rénovation tant au niveau des structures de restauration qu'en ce qui concerne les œuvres sociales et culturelles proprement dites. Dès que les cours se terminent, les étudiants pénétrant à la cité Bekhti-Abdelmadjid ont l'impression d'être enfermés dans un ghetto. B. A