« Nous peinons à trouver de la main-d'œuvre qualifiée à Oran. » C'est ce qu'a révélé M. Abdelhalim Azzef, directeur de la communication du groupe Cosider. En marge du salon du bâtiment qui se tient à Oran, ce porte parole du groupe spécialisé dans plusieurs activités (dont la construction, la canalisation, les travaux publics et même l'agriculture), qui emploi 15 500 salariés, tourne actuellement avec seulement 30% de l'effectif nécessaire. Cette carence concerne surtout les corps d'état secondaires (CES), (maçons, plombiers, carreleurs...) « La solution a été d'opter pour la formation. En 2005, une convention signée avec le ministère de la formation professionnelle a permis de former 2 500 ouvriers dans différents domaines. Pour cela, nous avons investi 56 millions de dinars. Mais, ce programme n'a malheureusement pas concerné Oran. Notre projet est donc de généraliser ce programme à l'Ouest. Pour cette année 2006, nous comptons dépasser ce montant en investissant dans la formation », prévoit encore M. Azzef. Ce cadre regrette, toutefois, que « le prix de la construction du logement ne permet pas aux entreprises de former car, la formation coûte cher. » En dépit de ces difficultés, M. Azzef estime que « le groupe se porte bien. En attendant l'adoption du bilan 2005, par l'assemblée générale, nous prévoyons de dépasser les 350 million de dollars de bénéfice prévisionnel. » Les résultats de ces dernières années ont placé le groupe à la sixième place sur le continent africain. Le groupe souffre néanmoins du problème de recouvrement des créances, un souci qui pénalise notamment sa filiale construction. Autre souci mais auquel le groupe a trouvé la panacée : la pénurie en matériaux de construction. « Pour faire face à un approvisionnement de plus en plus problématique, le groupe a été contraint de s'adapter en renforçant la synergie entre ses différentes filiales. Ainsi, les différents chantiers se soutiennent. Nous adoptons la politique des vases communicants. Chaque site de chantier met à la disposition des autres chantiers ses stocks en matériaux de construction. C'est ainsi que l'autosuffisance est assurée », explique le porte-parole du groupe. « Il faut dire aussi, ajoute ce directeur de communication de Cosider, qu'une telle pénurie est évitée par le fait que le groupe s'est doté d'une totale autonomie vis-à-vis de certains matériaux de construction. Nous possédons une filiale carrière qui produit des agrégats et une filiale Cometal qui produit de l'acier. Nous produisons aussi du rond à béton... »