Au lendemain de l'enlèvement du fils d'un entrepreneur, Ghilas Hadjou, 19 ans, la population d'Azeffoun, à 60 km au nord-est de Tizi Ouzou, s'est mobilisée pour se solidariser avec la famille de l'otage. La cellule de crise, installée suite au rapt, a décidé d'une marche populaire qui s'ébranlera, aujourd'hui à 10h, devant la mairie jusqu'au siège de la daïra. «Nous avons décidé d'organiser cette marche pour exiger la libération de ce jeune et dénoncer, par la même, le phénomène des kidnappings qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes dans la région», nous ont dit des citoyens d'Azeffoun. L'appel de la cellule de crise a été placardé partout dans la commune et même ailleurs, au chef-lieu de la commune d'Aghribs et dans la ville d'Azazga afin de sensibiliser les citoyens de ces localités à se joindre à la marche d'aujourd'hui. «Dénoncer les rapts est l'affaire de tous, car nul n'est à l'abri de ce phénomène», nous dit un citoyen. Il est utile de noter que le nombre de kidnappings a atteint 71 cas depuis l'apparition de ce phénomène dans la wilaya de Tizi Ouzou, en 2005. Des entrepreneurs, industriels et commerçants sont le plus souvent ciblés par les kidnappeurs. Mais, depuis quatre ans, les populations de la wilaya de Tizi Ouzou ne veulent plus céder au chantage des auteurs de rapts ; elles se mobilisent à chaque enlèvement pour faire pression sur les kidnappeurs en vue d'aboutir à la libération pure et simple des otages. A Iflissen, Freha, Boghni, Maâtkas, entre autres, la mobilisation citoyenne a fait plier les kidnappeurs. Par ailleurs, notons que le procès de l'affaire de l'assassinat de Hend Slimana, un entrepreneur tué lors d'une tentative de kidnapping à Aghribs (à l'est de Tizi Ouzou), aura lieu demain, au tribunal criminel près la cour de justice de Tizi Ouzou. 14 personnes mises en cause dans cette affaire seront jugées pour «homicide volontaire avec préméditation, enlèvement et appartenance à un groupe terroriste».