Des cinq communications faites lors de la journée de «lutte contre les violences faites aux femmes - Rôle des intervenants», celle du docteur Nahar, médecin-légiste de Tiaret a été de loin la plus passionnante mais difficile à suivre tant les photos qui accompagnaient le commentaire ont choqué plus d'un parmi l'assistance. C'était insoutenable. Des photos de femmes battues, souvent à mort de par les tortures qu'on a fait subir aux victimes. L'assistance de la salle de l'INSFP, où se tenait la rencontre samedi dernier, a retenu son souffle pendant un bon bout de temps et pour cause, cette violence inouïe reste stigmatisée et combattue, d'où l'opportunité de la tenue de cette rencontre qu'animèrent des femmes du réseau «Wassila/AVIFE» et «Association enfance en détresse» de Hachemi Fatma-Zohra de Tiaret. Docteur Nahar, dans son exposé, a fait ressortir certains chiffres qui, bien que relatifs, traduisent à eux seuls un phénomène dangereux, pernicieux qui suscite heureusement des réactions à la mesure du drame social. En une seule journée (23 septembre 2012), 42 femmes battues sont venues se faire consulter, dira-t-elle. Celle qui consent à dénoncer passe irrémédiablement par le biais des services de sécurité. En une semaine, ajoute-t-elle, 45 autres ont été battues. Durant le mois de Ramadhan dernier, 390 d'entre elles sont venues au service et il y en a de tous les âges. Globalement, elle a fait état de 520 femmes violentées en 1993 contre 962 en l'an 2000 et 1977 en 2010. Des chiffres éloquents pour lesquels il est préconisé des solutions. Des travaux en ateliers devraient clore cette rencontre où l'on a noté une forte présence féminine. Auparavant, les séminaristes ont assisté à la diffusion d'un film intitulé «Safia», une histoire de femme suivie d'un débat, de la présentation du guide de dépistage des violences, de communications tournant autour de la prise en charge médico-légale des victimes, la transmission intergénérationnelle de la violence et la prise en charge juridique des victimes.