Face à l'essor immobilier, les rejets illégaux de terre de remblais refleurissent à Bouzeguène. C'est un véritable fléau qui empoisonne tous les espaces vitaux et d'aucuns s'interrogent sur les conséquences incommensurables de tels rejets qui sous d'autres cieux sont passibles de sanctions financières sévères, voire même des peines de prison ferme. Il faut dire que cela dure depuis des années et les pollueurs ne rencontrent aucun empêchement ni problème dans une république pourtant truffées de textes de loi inapplicables sur le terrain. Cela se passe au vu et su de tout le monde sans que cela offusque les esprits. L'incivisme et l'insouciance de la population face à la dégradation de l'environnement a entrainé une réelle gabegie des espaces de vie et la disparition des terres relevant exclusivement du foncier. L'exemple de l'espace d'Azaghar dont les plans domaniaux existent depuis l'époque coloniale, laisse perplexe. Rançon de la gloire immobilière, voilà les décharges illégales de terre de remblais qui fleurissent à Bouzeguène comme partout ailleurs, en Kabylie et dans tout le territoire algérien. Depuis plusieurs années, en effet, ce sont des centaines de camions et de tracteurs par mois qui déversent leurs chargements de gravats aux abords du CW 251 et de la route d'Azaghar dont une grande partie relève du foncier communal. Terre, béton, plâtre, débris de salles de bain venus des différents chantiers de la daïra de Bouzeguène, ont peu à peu asphyxié les vallons d'Azaghar, et autour des oliveraies. Même les caniveaux qui permettaient de drainer les eaux pluviales ont été bouchés par des camionneurs sans foie ni loi et qui n'hésitent aucunement à décharger leurs déchets aux abords du bitume. Les professionnels du bâtiment agissent à un échelon quasi industriel. «Les gars ne se gênent plus. Ils se pointent en plein jour pour déverser leurs détritus, au volant d'un camion sur lequel est pourtant inscrit en gros le nom de leur entreprise», raconte un citoyen hébété par l'indulgence des pouvoirs publics face à ce phénomène. Les souillures sont énormes et les solutions, pour le moment, sont inexistantes. Les entrepreneurs et autres auto constructeurs faisant fi du droit et de la réglementation, continuent d'agir impunément. Un petit tour dans le triangle Boubhir, Bouzeguène et Assif Ousserdoun, pour se rendre à l'évidence d'une inévitable et cruelle catastrophe écologique et sanitaire.