Véhicules, autoradios, chaînes en or, téléphone portable... Passez commande à Blida et vous serez servi dans les heures ou les jours qui suivent. Besoin d'un joint ? La fille, la jeune femme ou le tranquille père de famille passant dans le voisinage de ces bandes mafieuses se verront subtiliser ce qu'ils ont comme objet de valeur et commercialisable sur-le-champ au vu et au su de passants, commerçants, badauds sans que quiconque ose intervenir. Même des agents de police connaissent les personnes et les lieux mais vous déclarent que le flagrant délit est raté et que certaines victimes n'osent pas déposer plainte par peur de représailles. Des commerçants assurent que leur devanture risque de voler en éclats au cas où il leur viendrait l'idée de s'interposer. Des combats entre bandes rivales en arrivent même à l'arme blanche entraînant des blessures graves et l'intervention de la Protection civile mais les acteurs de la violence sont retrouvés dès le lendemain dans leurs quartiers respectifs, continuant à narguer du haut de leur force dans la vie de groupe celles qui ne font que passer ou les familles qui « s'aventurent » dans ces quartiers qui n'ont pas encore reçu le qualificatif de « malfamés » et donc interdits aux enfants, aux femmes et aux vieilles personnes. La police est bien introduite dans ces lieux et va sûrement demander aux « chefs » de se calmer le temps des Jeux panarabes, afin d'offrir aux invités du contribuable algérien une image que tout un chacun sait qu'elle est fausse. Le boulevard Larbi Tébessi, sur le côté sud, ne reçoit plus de véhicules, tout comme la rue adjacente, celle des Frères Lakehal : combien de pauvres automobilistes ont levé les bras au ciel au moment du constat des dégâts ? Jeunes et moins jeunes délinquants, bénéficiant trop souvent de remise de peine, se retrouvent dans ce grand boulevard et guettent leur proie ; en un tour de main, la vitre est brisée, la portière ouverte, le poste radio enlevé - même de force - et le délinquant se voit embarquer par un acolyte qui surgit monté sur une petite moto et les deux personnes partent à toute vitesse avant que l'un d'eux ne revienne une demi-heure plus tard à l'affût d'une autre proie qui pourra être une jeune fille offrant une jolie chaîne autour d'un cou dénudé. Ces images quotidiennes sont connues des services de sécurité, les domiciles des délinquants sont répertoriés mais il est rétorqué au simple citoyen que l'Etat de droit ne permet pas d'interpeller des personnes adossées « tranquillement » à un trottoir ou traitant de sujets ne portant pas atteinte à l'ordre public. Il est permis toutefois de « respirer » le temps des Jeux arabes, jeux qui seront suivis immédiatement du Ramadhan, une autre paire de...