Le décret exécutif 11-121 consacre une affiliation de la formation paramédicale au ministère de l'Enseignement supérieur et la réglementation des statuts du corps paramédical dont l'optique, selon le système universitaire. Mais ne reconnaissant pas le caractère privé des écoles, ce décret pénalise lourdement les écoles paramédicales, et à un degré de plus, les écoles d'optique lunetterie. Les écoles d'optique sont interdites d'exercice pour la deuxième année consécutive et risquent la fermeture définitive l'année prochaine. A Oran, il n'existe plus d'école d'optique. «La situation est kafkaïenne», selon M. Farès Yedjour, directeur d'une école privée à Oran. Son école ainsi qu'une autre sont interdites d'exercice pour la deuxième année consécutive et risquent la fermeture définitive d'ici l'année prochaine. 15 autres écoles en Algérie vivent actuellement la même crise causée par le décret exécutif 11-121 sur les écoles privées de la formation paramédicale. Datant du 20 mars 2011, ce dernier consacre une affiliation de la formation paramédicale au ministère de l'Enseignement supérieur et la réglementation des statuts du corps paramédical dont l'optique, selon le système universitaire. Mais ne reconnaissant pas le caractère privé des écoles, ce décret pénalise lourdement les écoles paramédicales, et à un degré de plus, les écoles d'optique lunetterie. «Je suis outré. Cette loi totalitaire, complètement décalée des réalités de nos métiers, nous est tombée sur la tête. A aucun moment, nous n'avons été consultés. Certaines formations paramédicales ont été autorisées et quelques écoles ont pu survivre mais nous qui n'enseignons que l'optique, on nous a mis dos contre le mur», accuse M. Yadjour. «Moi, à peine huit mois avant ce décret, on m'a autorisé à élargir l'école à la kinésithérapie et l'infirmerie et voilà qu'on m'informe subitement que tous mes investissements partent dans le vent. J'en suis malade !», explique M. Chaabane, directeur d'une école. Les deux écoles continuent à former leur dernière promotion d'à peine 40 étudiants. C'est la deuxième année qu'elles travaillent à perte et le bilan de la fermeture s'annonce plus salé : une vingtaine de licenciements, 2 années de location des locaux et des sommes faramineuses du matériel et de son entretien. Aucune indemnisation à l'horizon. Selon M. Chaabane, la fermeture de ces écoles, les seules qui enseignent l'optique en Algérie avec une autre école qui a déjà fermé suite à cette loi, risque de noyer l'Algérie dans une véritable crise d'ici peu. Alors que les statistiques du ministère de l'Intérieur annonçaient, il y a deux ans, 75 000 postes déficitaires dans le paramédical dont 3 000 à 4 000 opticiens à former en urgence (à noter que l'Algérie, avec un opticien pour 65 000, très mal réparti, est déjà deux fois loin de la norme internationale). Certaines régions d'Algérie ne disposeront plus d'aucun opticien dans à peine dix ans.