Les établissements privés de formation paramédicale risquent la fermeture si le statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps des paramédicaux n'est pas révisé, a indiqué lundi à Alger le porte-parole des responsables de ces établissements. "Nous sommes dans le noir. Nous ne savons pas si nous allons procéder aux inscriptions ou non", a déclaré le Dr Chaâbane Ghouti dans une conférence au forum du quotidien El Moudjahid. Les établissements privés, au nombre de 17 à l'échelle nationale, n'ouvrent plus droit à la formation du personnel paramédical dans les filières réservées aux candidats ayant obtenu le baccalauréat, a-t-il expliqué. Ces candidats doivent désormais, selon le décret exécutif 11-121 du 20 mars 2011 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps des paramédicaux, passer par les "instituts nationaux de formation supérieure paramédicale" La formation au sein de ces instituts se déroule selon le système d'enseignement universitaire LMD (licence-master-doctorat). A cet effet, 23 écoles publiques de formation paramédicale ont été érigées en instituts nationaux de formation supérieure paramédicale, a expliqué le Dr Ghouti, regrettant que la demande faite par les établissements privés pour accéder au même statut n'ait pas été suivie d'effet. Pour lui, le LMD est un système "efficient" qui nécessite toutefois de réunir "les conditions matérielles, humaines et morales pour son application". "Il faut adapter ce décret (statut particulier des paramédicaux). Il est encore temps de continuer dans l'ancien système de formation et d'ouvrir des perspectives dans le nouveau système", a estimé le conférencier. Le Dr Ghouti a proposé, à ce titre, une période transitoire pour permettre aux établissements privés de "réunir les conditions de répondre au cahier des charges relatif à l'ouverture d'un établissement privé d'enseignement supérieur". Ce cahier des charges a été élaboré en 2008 par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, mais, à ce jour, aucun institut privé n'a été autorisé à ouvrir, selon lui. Par ailleurs, le Dr Ghouti a mis en exergue l'apport des établissements privés en matière de formation des paramédicaux. "Nous contribuons depuis 2001 à l'effort national de formation du personnel paramédical. Nous sommes toujours disposés à y contribuer", a-t-il dit. L'autre argument développé en faveur du maintien de ces établissements, c'est, selon lui, cette "prise en charge paramédicale des malades qui laisse à désirer" dans les structures de santé publiques et privées, à cause du "sous-encadrement". Les infrastructures de santé publiques et privées accusent un déficit en personnel paramédical qui "s'aggrave de plus en plus". "Il est estimé aujourd'hui, pour les deux secteurs, à plus de 100.000 paramédicaux, dont 75.000 dans le public", a précisé l'orateur.