L'idée d'une association qui prendrait en charge les problèmes des femmes de leur village a germé depuis longtemps dans la tête de Fariza, la présidente, et ses amies. Pour mettre à exécution leur projet, elles se devaient de se conformer aux statuts en réunissant la majorité des villageois qui ont élu Fariza, en présence d'un huissier de justice. Pour se faire reconnaître en tant qu'association féminine dans un bourg reculé de la commune d'Ait Yahia, il faut croire que les mentalités ont beaucoup évolué dans la région. Mieux encore, les villageois ont participé à l'élaboration du plan d'action de l'association dénommée «Thasseda» (la lionne) qui s'assigne déjà de nombreux objectifs. La lutte contre l'analphabétisme ou la lutte contre les maux sociaux trouvent une place de choix dans le programme qui inclut entre autres, la promotion des activités de la femme et artisanales ou la célébration des journées nationales et internationales. Les cours de soutien aux élèves scolarisés ont d'ores et déjà commencé grâce à un citoyen qui a mis sa maison à la disposition de l'association. Les animatrices souhaitent réussir à attirer les femmes illettrées pour créer une section d'alphabétisation. Une action de sensibilisation dans ce sens est en cours, nous dit la présidente. Notons que «Thasseda» est la première association féminine créée au niveau de la commune d'Ait Yahia et peut être au niveau de la daïra de Ain El Hammam. Nul doute que d'autres villages ne tarderont pas à imiter Ath Antar au grand bonheur de la femme rurale.