Des centaines de travailleurs communs de la santé se sont rassemblés ce lundi 29 octobre au sein de l'hôpital Mustapha Pacha en signe de protestation contre des conditions de travail « déplorables ». Ils sont entrés depuis ce lundi en grève générale de trois jours, initiée par leur syndicat affilié à l'UGTA, donnant ainsi suite à leur premier mouvement de grève observé la semaine dernière. Tout au long de la matinée, les travailleurs des corps communs de la santé (ouvriers professionnels, personnel administratif et agents de sécurité) ont sillonné l'hôpital Mustapha Bacha scandant des slogans contre un statut professionnel qui ne leur assure pas l'avenir et qui menace leur santé. Ce personnel hospitalier ne bénéficie pas d'une prime de contagion, comme les autres corps de la santé, qui leur permettra de se prémunir contre les dangers des maladies qui les guettent à tout moment. Surtout que la plupart sont des « agents polyvalents » assurant des tâches paramédicales telles que transporter les malades, manier les tubes… « En plus de ça ils ne nous équipent pas avec les moyens nécessaires tels que les gants par exemple », témoigne une jeune femme travaillant comme agent de service. Plusieurs d'entre eux insistent, pour etayer l'une de leur principales revendications liées à la prime de contagion, sur le fait que « l'hépatite C est une maladie qui fait ravage dans leur rang ». Un travailleur exerçant comme chauffeur s'interroge : « vous trouvez normal le fait que je ne perçoive pas une prime de contagion alors que je transporte des tonnes de déchets septiques ? ». L'autre revendication des travailleurs des corps communs est le salaire de base. Plusieurs nous ont dit être en service depuis de nombreuses années et ne perçoivent que 10 000 da comme salaire de base. Un quinquagénaire exerçant depuis 35 ans nous confie avec sa fiche de paie à la main comme preuve « je perçois 10800 comme salaire de base, avec les allocations et autres mon salaire avoisine les 21000 da ». Ce quinquagénaire n'est pas le seul, ils étaient nombreux ceux qui se sont approchés de nous pour nous dire être surexploités et qu'en contre partie ils sont sous-payés. Allant jusqu'à nous dire « être intimidé de se rendre à la poste pour retirer une paie » qu'ils qualifient de « très inférieure». « Les 30 % d'augmentation que Bouteflika nous a promis avant son troisième mandat sont tombés à l'eau. Nous n'avons rien perçu » regrette un agent d'une trentaine d'années. En outre, les corps communs de la santé attendent de percevoir « l'effet rétroactif de leur salaire sur une période de quatre ans, depuis 2008». Pour rappel et en début d'année , les corps communs de la santé ont amorcé une protestation qui a vite été avortée. Cette fois par contre ,ils veulent aller jusqu'au bout et meme si cela nécessiterait "une grève illimitée". Plusieurs services dont le Centre Pierre et Marie et Curie (CPMC) semblent perturbés par la grève qui a été suivie par l'écrasante majorité des corps communs.