Les corps communs, à savoir les agents de sécurité, les femmes de ménage et les agents polyvalents se sont réunis hier devant la direction du CHU Mustapha pour un sit-in en marge de leur grève de lundi et mardi. Selon M. Abdellah Makhlouf, secrétaire général du syndicat, "en ce mardi, deuxième jour de grève, on a enregistré un taux de suivi de 90%". A l'instar des établissements sanitaires qui ont répondu à l'appel de grève, les corps communs exerçant au niveau du Centre hospitalo-universitaire Mustapha Pacha, au nombre de 2000, dont le personnel du CPMC, ont rallié le mouvement de protestation. Selon le SG, "le mouvement de grève observé par les corps communs de la santé a été suivi à près de 90%, contrairement au premier jour où on a enregistré un taux de 80%". Hier, ces derniers n'ont pas rejoint leurs postes de travail, précisant que le service minimum a été assuré, notamment au pavillon des urgences, au CCI et au CMI, pour ce qui est des admissions, et afin de ne pas pénaliser les malades. En outre, la grève des corps communs de la santé, enclenchée à l'échelle nationale, semble avoir eu un écho favorable auprès des travailleurs du secteur. Leur plate-forme de revendications se décline en plusieurs points et révèle une injustice sociale des plus criantes. C'est ce qu'a expliqué le SG qui a insisté sur le volet socioprofessionnel. "C'est injuste qu'il existe encore des travailleurs, pères et mères de famille qui ne touchent même pas le SNMG alors qu'ils comptabilisent à leur actif plusieurs années de service dans cet établissement hospitalier". Les grévistes réclament le statut particulier en première instance, la révision des salaires, la généralisation de la prime de contagion et l'intégration des contractuels. "J'ai plus de 27 ans de service et je touche 19 000 DA, est-ce normal ?" se plaint une protestataire. Une autre indique : "Cela fait plus de 15 ans que je travaille dans cet hôpital et je suis toujours contractuelle. Je vis avec cette appréhension perpétuelle de me voir un jour congédiée, sans l'ombre d'une explication qui tienne la route". "Il était grand temps d'élever nos voix contre de telles conditions, bref d'exploser…" tonne une femme de ménage qui, au bout de 32 ans de service, perçoit "une paie minable, sans prime de panier ni prime de transport, de contagion ou de risque", a-t-elle déploré, précisant qu'elle s'apprête à prendre sa retraite bientôt. La coordination nationale des initiateurs se réunira jeudi à Beni Messous. Par ailleurs, le syndicat dénonce et revendique l'intégration des agents payés à l'heure, sachant qu'il y a des agents, notamment ceux qui servent les repas aux malades hospitalisés, payés à l'heure (5 heures par jour pour une mensualité qui s'élève à seulement 9500 DA par mois) et qui auraient été menacés. M. Makhlouf a fait savoir que durant les deux jours de grève, aucun incident n'a été enregistré, mis à part la "petite remarque" portant sur la fermeture du portail du personnel à 9h, alors que la grève commence à 8h. Le SG du syndicat déplore également de ne pas bénéficier du soutien de certains responsables médicaux et paramédicaux qui auraient même tenté de casser le mouvement. Pour rappel, la plateforme de revendications a été déposée au niveau du ministère le 15 mars dernier. Et d'ajouter : "La tutelle a promis de nous transmettre un programme de négociations, mais depuis, rien n'est venu nous réconforter". Selon une autre source syndicale, "une grève cyclique de deux jours est programmée la semaine prochaine si le ministère de la Santé n'est pas réceptif à leurs revendications, puis une grève illimitée en cas d'absence de réponse favorable de la tutelle". Enfin, une coordination nationale des initiateurs se tiendra jeudi prochain à Beni Messous pour évaluer le mouvement et décider des suites à donner à la protestation.