Les corps communs de la santé sont entrés en ce mardi dans leur deuxième jour de grève. A Alger, ils ont investi l'enceinte de l'hôpital Mustapha Bacha. Ils déplorent une situation socioprofessionnelle « insoutenable ». Ils n'ont pas de prime de contagion, ils ne sont pas titularisés, et ce malgré plusieurs années de service… «On avait par-dessus la tête, il était grand temps d'élever nos voix contre de telles conditions bref d'exploser…», nous confie une femme exerçant comme femme de ménage. « Je travaille depuis 32 ans, je perçois une paie minable, pas de prime de panier, pas de prime de transport, pas de prime de contagion, pas de prime de risque… », déplore cette dame, la cinquantaine et qui s'apprête à aller en retraite pour bientôt. Les corps communs de la santé sont constitués de femmes de ménage, agents administratifs, agents de sécurité…et sont entrés depuis lundi 16 avril dans deux jours de grève renouvelables. Un agent de sécurité proteste à notre adresse: «je travaille depuis 19 ans et je perçois 15 000 da et c'est tout », regrete-t-il. Visiblement en colère, un autre protestataire soutient qu' «à raison de 5 heures par jour ma mensualité s'élève à seulement 9500 da par mois". Et de s'interroger: "Que dois-je faire alors que la la tomate a atteint 120da le kilo… ?». Une autre dame travaillant comme femme de ménage témoigne en nous montrant sa fiche de paie. «Je perçois 10 000 da par mois et tenez- vous on m'attribue même la tâche de nettoyer les instruments, d'habiller les malades…et j'en passe», vocifére-t-elle. «Jai été contaminée d'un microbe lors de l'exercice de mon métier et j'ai même été opérée …à cause de ça. J'ai déposé un dossier pour réclamer mes droits, ils m'ont dit que tu peux être contaminée même en dehors de l'hôpital et mon dossier a été rejeté », témoigne une autre dame, dépitée.