Des associations ont critiqué la gestion des affaires de la cité, la qualifiant, pour certaines, carrément de « catastrophique ». Le mandat, long de cinq années de gestion, arrive à terme. Pour éviter de verser dans le commentaire et dans la phraséologie, la parole a été donnée à plusieurs associations actives dans la ville de Skikda, les invitant à s'exprimer quant à l'impression que leur laisse un quinquennat pas toujours requinquant. Le premier à s'être exprimé est Bouaziz Brahim, président de l'association des Amis de Skikda. Une véritable personnalité de la ville qui continue encore d'activer en dépit des conjonctures locales pas toujours faciles. Il dira: «Il faut d'abord préciser que ce mandat a été quelque peu perturbé par le décès du P/APC Ghanaï Farhat et aussi par des remous administratifs. Nous avons malheureusement remarqué la paralysie de certains projets qui devaient être lancés bien avant. Nous relevons également une persistance du manque de coordination et de contact avec la société civile. C'est notre ville, et on est en droit d'apporter notre point de vue. Pour les manques, nous insistons à notre niveau sur la léthargie de l'activité culturelle ce qui à notre sens témoigne d'un marasme général » Pour sa part, Nabil Souames, l'infatigable président de l'association de Stora, estime que rien n'a été fait, ajoutant: «Stora a été abandonnée. Pour preuve, il a fallu qu'il pleuve ces derniers jours pour que la route de la corniche soit fermée. En dépit des dizaines de rencontres avec les responsables de l'APC, rien n'a été concrétisé. Plus grave encore, ces mêmes responsables ont fermé l'œil sur un projet de construction de logements ruraux sur l'assiette relevant du plan du cimetière du village. C'est du jamais vu ! Les manques sont énormes. L'état des routes laisse à désirer et l'unique réseau d'éclairage public qui fonctionne convenablement est celui du port qui est pris en charge par la DTP.» Des représentants d'associations de la cité balnéaire de Ben Mhidi versent, eux aussi dans le même constat. MM. Naji Abdelmalek et Samir Boughlita jugent «catastrophique» ce mandat. «Le seul apport remarqué ici est la réfection des trottoirs et des poteaux électriques. Pour le reste, Ben M'hidi continue de naviguer dans les manques. Sans infrastructures sportives et culturelles, sans espaces verts, sans transport. Pour l'éclairage public, et sur dix lampadaires, on ne trouve qu'une seule ampoule fonctionnelle, d'ailleurs, le soir, il devient dangereux de s'aventurer dans cette cité dite balnéaire» Pour M. Toubal, président de l'association de Aïssa Boukerma (Sicel), il ne va pas lui aussi de main morte en estimant que l'APC «est passée carrément à côté» avant d'énumérer les mille promesses jamais tenues. Et d'ajouter: «Si au moins l'APC avait pris le temps de nous consulter, nous l'aurions aidée car nous connaissons notre cité et ses manques.» Le jeune Tabbouche Mohamed, président de l'une des associations les plus efficaces, juge que le bilan de l'APC est totalement « négatif » en estimant que le cadre de vie de Skikda s'est nettement dégradé ces cinq dernières années. «Nous savons que le potentiel humain, financier et matériel existe, mais la mise en exécution des programmes n'a pas été à la mesure des ambitions légitimes des habitants de Skikda. L'absence de projets structurants continue de nous pénaliser. Skikda ne dispose même pas d'un parking et le résultat, nous le vivons quotidiennement à travers une circulation des plus cauchemardesques, pour ne citer que cet exemple.» Elargissant le champ d'intervention aux lotissements, Tebbal Saâd, président de l'association de Boulekroud Jonction, estime lui aussi que ce mandat a été une véritable catastrophe. «Pour ce qui concerne notre localité, rien n'a été fait ces cinq dernières années. On a même un manque de transport scolaire alors que nous dépendons d'une ville très riche. C'est déjà tout dire. Les promesses qui avaient été faites concernant la mise en place d'un conseil des associations a vite été oubliée. Le résultat est là et ce sont les habitants qui le subissent. » Voilà, on ne peut pas être plus clair.