Les doyennes du quatrième art algérien ont été honorées, samedi soir, au Théâtre régional de Béjaïa (TRB), à l'occasion du 4e Festival international du théâtre. Béjaïa. De notre envoyé spécial Un burnous blanc, une parure en argent et une médaille ont été ainsi remis, entre autres, à Fadhéla Assous, Fatiha Berber, Nadia Talbi, Farida Saboundji, Douja Achaâchi, Fadéla Hachemaoui et Amina Medjoubi. L'Irakienne Lamice El Amari, qui fut d'un grand apport pour le théâtre algérien dans les années 1980 et qui avait connu Abdelkader Alloula, a été également honorée à la clôture du colloque sur «Le théâtre, l'engagement et la révolution», au complexe touristique les Hammadites, près de Tichy, à l'est de Béjaïa. «Cela fait longtemps que je ne suis pas venue en Algérie. Les gens du théâtre que j'avais connus sont aujourd'hui âgés. Je me suis dit qu'ils ne se souviendront plus de moi. Et là, étonnement, tout le monde m'a reconnue», a-t-elle dit. Lamice El Amari, qui est établie actuellement à Berlin, en Allemagne, avait travaillé à Tizi Ouzou et Oran. Elle y avait enseigné à l'université, notamment la littérature théâtrale. «Le théâtre algérien est totalement différent du théâtre du Machrek et du Maghreb, en ce sens qu'il est engagé jusqu'au bout», a-t-elle ajouté. Lamice El Amari a reçu un burnous blanc, au deuxième jour du festival, au musée de la Soummam à Ifri Ouzellagen, à la veille de la célébration du 58e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale. Le metteur en scène et critique irakien, Farès Al Machet, qui a vécu longtemps à Constantine, a, lui aussi, reçu les honneurs. Le colloque, qui a duré du 31 octobre au 3 novembre, a été marqué par la présentation d'une vingtaine de communications par des académiciens et critiques venus de plusieurs pays (Egypte, Liban, Maroc, Roumanie, Burkina Faso, Pays-Bas, Yémen, Syrie, Irak) ainsi que des universitaires algériens. A la fin de cette rencontre, coordonnée par Djamil Aïssani et Nacer Khelaf, des propositions ont été faites, résultats de débats vifs sur la nécessité de renouveler le théâtre arabe et de l'adapter à la marche du monde. Les conférenciers ont appelé à collecter et publier tous les travaux du théâtre algérien depuis sa création pour permettre aux chercheurs de mieux les étudier. «Le théâtre ne serait rien sans l'université», a estimé Omar Fetmouche, commissaire du festival. Un appel a été lancé également pour relancer le prix Mustapha Kateb, récompensant les meilleurs travaux de recherche et d'études sur le théâtre. Les conférenciers ont demandé que le nom de Mustapha Kateb, chef de la troupe artistique du FLN durant la guerre de libération, soit donné à une grande institution culturelle en Algérie.