Routes impraticables, trottoirs défoncés, bouches d'égouts inexistantes, réseau d'évacuation des eaux usées défectueux, insécurité et une pollution à grande échelle. C'est ce qui caractérise actuellement la cité de Sidi M'cid, relevant du secteur urbain de Sidi Rached. Distant d'environ 5 km de Constantine, flanqué au bord d'une route secondaire menant au centre-ville, empruntée par les automobilistes pour contourner le dense trafic de la RN 3, Sidi M'cid qui abrite près de 8 000 habitants, est constitué uniquement de logements évolutifs auxquels sont venus se greffer anarchiquement quelque 400 gourbis donnant ainsi à l'endroit l'aspect d'un ghetto. Un lieu où n'existent, par ailleurs, ni espaces verts, ni espaces de loisirs et encore moins de terrains où les plus jeunes pourraient évacuer leur trop-plein d'énergie. Le président du comité de quartier, Mohamed Azaza, que nous avons rencontré sur place, exprime à ce titre le ras-le-bol des habitants. Ces derniers s'indignent parce que rien n'a été fait pour leur quartier et ce malgré les nombreuses démarches entreprises auprès des services de l'APC. Ils sont unanimes à déplorer la saleté et le laisser-aller dans lesquels est confinée leur cité. «La dernière opération d'amélioration urbaine dont a bénéficié notre cité remonte à 1997 ; depuis, les choses ne font que se dégrader. Notre principale préoccupation a trait à l'insécurité et à l'absence d'hygiène. Le commissariat le plus proche se trouve à Bab El Kantara, à dix km d'ici. Les délinquants imposent leur loi dans le quartier et les agressions sont monnaie courante. Les bacs à ordures en nombre très insuffisant n'arrivent pas à contenir tous les détritus qui s'accumulent et se transforment en festin pour les rongeurs dès la tombée de la nuit. Moment propice également pour les dealers d'écouler leur poison bien que le fait ait été signalé à qui de droit», dira le président du comité de quartier. Désabusés par les innombrables promesses d'un lendemain meilleur, jamais tenues par les autorités locales, les habitants, organisés en association, se démènent seuls pour régler leurs problèmes. Et ces derniers sont nombreux notamment en ce qui concerne la sécurité, l'éclairage public, l'absence de balayeurs et de transport scolaire pour les lycéens qui doivent se rendre à Constantine ou à Bekira par leurs propres moyens pour rejoindre leurs établissements. L'unique salle de soins du quartier manque de tout, affirme, d'autre part, notre interlocuteur qui regrette également l'état lamentable des routes et voies d'accès au quartier, en plus du chômage qui touche une grande partie de la population, en particulier les jeunes. Il souligne dans ce sillage que la réouverture récente des bassins du complexe palmarium de Sidi M'cid n'a pas bénéficié finalement aux jeunes du quartier en matière d'emploi puisque deux postes seulement leur ont été attribués dans le cadre du dispositif de l'Anem.