Murs délabrés, routes défoncées, bâtiments lépreux, et une pollution à grande échelle! C'est ce qui caractérise actuellement la cité Maâmar Bitat, de Stah Mansourah. Composée uniquement d'immeubles, cette cité réalisée au début des années 1980, n'est plus que l'ombre de l'un des quartiers de Constantine où il faisait, il n'y a pas si longtemps, bon vivre.Ses immeubles malgré les matériaux nobles utilisés pour leur construction ne sont plus qu'un amas de cubes superposés où tout manque: la lumière dans les escaliers, les dévidoirs, les balayeurs communaux et la quiétude. Car si le phénomène de l'insécurité est une notion étrangère au quartier, il n'en demeure pas moins que le bruit, la poussière et les gaz d'échappement des bus assurant la navette aux étudiants de l'école normale supérieure (ENS), en plus de l'ouverture d'un chantier de réalisation de logements promotionnels à proximité de la cité, ont gravement nuit à la santé des riverains, comme l'attestent les propos d'un représentant de l'association du quartier: «Il nous est impossible de dormir après 7 h du matin ou faire la sieste. Les moteurs de bus qui tournent même à l'arrêt nous rendent la vie impossible, et il nous est interdit d'ouvrir nos fenêtres avant 17 h.» Et d'ajouter: «Il n'y a pas de transport public pour nous alors que des dizaines de bus sillonnent ou stationnent à longueur de journée dans notre cité». Les jours de pluie sont, d'autre part, vécus comme un calvaire par les habitants qui voient leurs murs et plafonds infiltrés d'eaux pluviales. Les bacs à ordure en nombre très insuffisant, n'arrivent pas à contenir tous les détritus qui s'accumulent et se transforment en festin pour les rongeurs à la tombée de la nuit. Les crevasses des routes, qui n'ont jamais connu de revêtement, dissuadent les plus hardis des automobilistes et la boue devient l'ami fidèle des habitants des lieux les jours de mauvais temps. De plus, les agents communaux chargés de l'entretien du quartier ne pénètrent que très rarement à l'intérieur de celui-ci, se contentant de balayer uniquement l'avenue Benbaâtouche bordant la cité. Triste état de fait que les représentants de l'association du quartier disent avoir dénoncé auprès des autorités concernées. «Nous avons à maintes reprises sollicité les responsables du secteur urbain de Sidi Mabrouk dont notre cité dépend en vue de bénéficier, à l'instar des autres quartiers de la ville, d'une opération d'amélioration urbaine, mais jusqu'à aujourd'hui nous ne voyons rien venir malgré les promesses qui nous ont été faites par le délégué du secteur urbain», déplore un habitant du quartier.