Construits à la fin des années 1950, les immeubles où vivent des dizaines de familles dans des conditions pénibles, sont dans un état de délabrement avancé. Routes impraticables, trottoirs défoncés, bouches d'égouts absentes, réseau d'évacuation des eaux usées défectueux, murs délabrés, bâtiments lépreux, promiscuité et pollution à grande échelle ! C'est ce qui caractérise actuellement la cité Boudraâ Salah (bâtiments). Composée uniquement d'immeubles, cette cité construite à la fin des années 1950 dans le cadre du plan de Constantine, se trouve actuellement dans un état de dégradation avancé. Le président du comité de quartier, M. Saber Drif, que nous avons rencontré sur place, exprime à ce titre le ras-le-bol des habitants. Ces derniers s'indignent parce que rien n'a été fait pour leur quartier, et ce malgré les nombreuses démarches entreprises auprès des services de l'APC. Ils sont unanimes à déplorer la saleté et le laisser-aller à laquelle est confinée leur cité. «La dernière opération d'amélioration urbaine dont a bénéficié notre cité remonte à 1984; depuis les choses ne font que se dégrader. Notre principale préoccupation est la promiscuité. Les appartements (F1 et F2) dans lesquels nous vivons ont une surface habitable qui ne dépasse pas les 18m2 et dans lesquels s'entassent les 650 familles que compte le quartier», dira le président du comité de la cité. Les immeubles malgré les matériaux nobles utilisés pour leur construction, ne sont plus qu'un amas d'appartements superposés où tout manque: la lumière dans les escaliers, les balayeurs communaux, les espaces verts et les aires de jeux pour les enfants. «Les jours de pluie, ajoutera M. Drif, sont vécues comme un calvaire par les habitants qui voient leurs murs et plafonds infiltrés par la pluie, laquelle se déverse dans les vides sanitaires, les transformant en vivier de rats et de moustiques». A l'entrée des immeubles il est vrai, que vous êtes très vite saisi par un haut-le-cœur à cause des odeurs nauséabondes qui se dégagent des vide-ordures. Des escaliers d'immeubles se sont complètement effondrés, à telle enseigne que les habitants ont dû recourir au système D en installant des madriers pour pouvoir accéder à leurs appartements. Les murs des cages d'escalier sont tagués par des gosses en quête du moindre divertissement. «Les services techniques de l'APC se contentent de prendre des photos de la cité à chaque fois que nous les sollicitons, pour repartir aussitôt. Il faudrait peut-être que le wali entre à l'intérieur de notre quartier pour se rendre compte du degré de dégradation des biens publics», dira encore notre interlocuteur. En effet il n'y a pas un seul trottoir indemne. Les bouches d'égout ont toutes disparu, laissant des avaloirs obstrués. Les murs de soutien de la cité menacent de s'écrouler à tout moment. Les bacs à ordures en nombre très insuffisant, n'arrivent pas à contenir tous les détritus qui s'accumulent pour se transformer en festin pour les rongeurs. Mais le pire ce sont les eaux usées qui se déversent sur les trottoirs en raison de la défectuosité du réseau. Une situation que les habitants n'ont eu de cesse de signaler à qui de droit mais sans qu'aucune mesure n'ait été prise. En tout état de cause, les représentants des habitants de la cité Boudraâ Salah outre la déliquescence de la situation de leur quartier, parlent de l'incapacité des autorités locales à assumer leurs responsabilités et de la défaillance criarde des pouvoirs publics pour lesquels l'environnement reste un vain mot.