En dépit du potentiel hydrique de cette région, ses vastes superficies, bonnes pour les cultures maraîchères, demeurent inexploitées. Le temps est enfin venu de s'occuper des petites communes qui ont souffert et souffrent encore de l'enclavement et d'un retard dans le développement, tant social qu'économique et culturel C'est du moins ce qu'envisagent d'entreprendre les pouvoirs publics, en particulier les services agricoles. Ces derniers ont inscrit un projet, ou l'esquisse d'un projet vital, qui verra bientôt le jour au profit de Boughrara Saoudi, une commune rattachée à la daïra de Aïn Fakroun, faisant frontière avec la wilaya de Batna. Située à 40 km du chef-lieu de wilaya, Oum El Bouaghi, celle-ci, qui compte 4 219 habitants, dont plus de la moitié vit en zones éparses, soit dans les 12 mechtas qui la composent, s'étend sur une superficie de 313 km2 et dispose de 11 996 ha de superficie utile pour l'agriculture (SAU), de 3991 ha de pacage et parcours, ainsi que de 2877 autres de forêt. Une véritable richesse, en somme. Malgré cela, les superficies vouées au maraîchage demeurent minimes, voire dérisoires eu égard au potentiel hydrique de la commune. C'est par rapport à cela que les autorités comptent créer un périmètre agricole d'environ 90 ha, ce qui propulsera la région dans le secteur du maraîchage et devra assurer l'autosuffisance dans bon nombre de produits agricoles. Inscrit dans le cadre de l'extension des espaces destinés aux activités agricoles et pastorales, ce périmètre offrira aux habitants de la région quelque 240 emplois. Reste que la commune de Boughrara Saoudi n'est pas traversée par une route nationale, ce qui rend les déplacements, notamment en saison hivernale, laborieux pour les habitants, et ce malgré l'existence d'un réseau routier de wilaya de 28 000 km, dont seulement 15 000 sont en bon état. D'autre part, si le secteur éducatif est bien pris en charge grâce à sept écoles et un CEM qui accueillent 503 écoliers pour les premières et 342 collégiens pour le second, ce n'est pas le cas pour le secteur culturel qui, lui, ne dispose d'aucune structure pour les jeunes de cette commune. Pas de maison de jeunes, pas d'espaces de loisirs et de rencontre, rien pour ces jeunes qui sont carrément abandonnés à eux-mêmes, en proie au désoeuvrement et à toutes les mauvaises tentations.