Les concessionnaires exigent le droit de désister à des tiers les locaux. Les concessionnaires de locaux de l'Office Riadh El Feth (OREF) bougent. Une coordination a été mise en place pour exiger la réactivation de la décision permettant aux concessionnaires de désister à des tiers des locaux. Le ministère de la culture aurait décidé de geler depuis 3 ans l'opération prise par le conseil d'administration de l'office en 2007. «Le conseil d'administration de l'office a pris la décision qui permet aux concessionnaires de céder au profit d'une tierce personne le local contre le paiement à établissement du droit d'entrée représentant un mois de charge locative multiplié par 24 mois. Cette décision a été gelée verbalement après le passage de l'inspectrice envoyée par le ministère de la Culture pour enquêter sur des malversations au sein de cet établissement du temps de l'ancien directeur, Lakhdar Fellahi, demis depuis de ses fonctions», relève Hariti Smaïl, concessionnaire et responsable de la coordination des concessionnaires, créée à l'occasion d'une conférence tenue hier à l'OREF. Le gel de l'opération de désistement des locaux (350 concessions) aurait fait perdre des rentrées d'argent importantes à l'office. «Des locaux avaient été cédés illégalement avant que le CA ne décide de prendre cette décision qui a suscité une dynamique commerciale dans le centre. Plusieurs concessionnaires ont pu céder des locaux dans les règles. Tout le monde y gagne. Si, par exemple, le loyer d'un local est de 50 000 DA, à la faveur de la décision les droits d'entrée payés par le nouveau commerçant permettront à l'office d'encaisser pas moins de 120 millions de centimes. Qui laisse pourrir la situation ? veut-on favoriser le retour au bizness des locaux et les dessous de table ?», s'interroge le coordinateur. EPIC absent Les textes régissant l'Office transformé en Etablissement public économique et commercial aurait dû être révisé. «Le décret 47-95 du 5 février 1995 portant gestion de l'OREF a mis en place un EPIC. Ce texte a abrogé toutes les décisions du premier décret 307-85 qui faisait gérer le centre directement par l'administration de tutelle. Mais, ce qui intrigue, c'est que ni la convention ni le cahier des charges, qui dans la réalité n'en font qu'un, n'ont été révisés comme exigé par le décret de 1995», déplore M. Hariti. L'organigramme actuel de l'EPIC ne permet pas une relance de l'activité dans le centre du quartier d'El Madania (ex-Salembier), boudé par les clients et fui par des dizaines de concessionnaires qui auraient cédé illégalement une centaine de locaux. Selon M. Hariti, le conseil d'administration composé de représentants de plusieurs ministères (Culture, Défense, Moudjahidine, Artisanat, etc.), s'occupe seulement de l'administration et les directeurs intérimaires qui se sont succédé à la tête de l'établissement n'avaient pas les coudées franches. «Le directeur désigné par la tutelle du centre, le ministère de la Culture, n'est étrangement pas membre du conseil d'administration qui devait le désigner. Il est simple secrétaire quand le conseil se réunit deux fois pas an. Comment peut-on gérer un centre commercial avec de telles pratiques ? Un EPIC doit faire en toute logique des bénéficies», estime le coordinateur. L'Union générale des commerçants algériens (UGCAA) qui a «parrainé» la conférence réclame une prise en charge des problèmes des commerçants qui se morfondent au centre et qui sont au nombre de 250. «Le cahier des charges ancien et inadapté qui régit la relation entre l'administration et les concessionnaires doit être impérativement abrogé. Les commerçants, qui se sentent lésés, exigent aussi qu'ils soient associés à la gestion du centre par l'intermédiaire du conseil d'administration où ils devraient être représentés», estime le chargé de communication de l'UGCAA, El Hadj Tahar Boulenouar. Selon le coordinateur des concessionnaires, l'actuel directeur de l'office aurait été démis de ses fonctions depuis trois jours.